Ecrit par Julia Crawford Ivers, le film est aujourd'hui crédité au réalisateur Frank Lloyd, mais de plus en plus souvent attribué en réalité à sa scénariste (qui le "signe" dans un intertitre au début): c'est en tout état de cause un solide mélodrame dans lequel Dustin Farnum interprète "à l'ancienne" (avec les poings levés au ciel) le personnage d'un homme du Kentucky qui s'élève, en sortant de sa condition, mais en préservant aussi son identité. Les films qui nous sont parvenus, autour de ce fameux sujet (les "feuds", ou querelles inter-clans, dans les montagnes rocheuses) étant finalement relativement peu nombreux, on se réjouira de la survie de ce petit film du canon...
Les Hollman et les South se détestent, au point d'avoir une longue histoire de meurtres mutuels. Lorsque le film commence, pourtant, un membre du clan des Hollman est tué par un membre des South. Mais lequel? Les Hollman, qui ressortent les fusils, penchent pour Samson South (Dustin Farnum), le pacifique fermier qui aime tant ses collines, au point de les peindre. Il va même partir pour New York y étudier l'art et devenir une sensation. Mais reviendra-t-il au pays, pour y retrouver la petite Sally, qui l'attend avec ferveur?
C'est gentil, naïf, très distrayant, et on y retrouve une attention au détail qui n'est pas forcément toujours si présente dans les films de Lloyd. Cela étant dit, on est quand même en territoire suffisamment connu pour qu'on parle de clichés du genre: coupons la poire en deux. Ce film est probablement une collaboration éclairée entre deux artistes qui s'en sont si bien tirés, que plus d'un siècle après le film est totalement distrayant de bout en bout!