Comme son titre l'indique sans prendre trop de gants, ce film est l'inévitable suite du film de 1934 The thin man qui introduisait les personnages de Dashiell Hammett, Nick et Nora Charles. C'est la première de cinq suites, qui sont bien dans l'esprit des "franchises" développées par la MGM de Louis B. Mayer entre les années 30 et 40: Dr Kildare, Tarzan...
L'intrigue est de nouveau l'occasion de fouiller dans les squelettes familiaux d'une bande de personnages traités avec la dent dure d'une comédie de situation assez corrosive, même si l'accent, deux années après l'introduction du code de production, est porté sur la respectabilité de la famille, cette fois, plus que sur ses turpitudes... On cherchait autrefois le meurtrier du père divorcé, on cherche cette fois à trouver qui a commis l'assassinat du mari dissolu... dont pas une occasion ne manque pour souligner le fait qu'il ne manquera décidément à personne!
En parlant de famille: deux indices insistent sur le fait que la série est devenue une vraie occasion de sortir en famille: un épisode situé dans l'introduction du film, met en vedette Asta, le chien des Charles, un vrai cabotin. Un intermède certainement destiné à attirer les enfants vers la série... mais l'anecdote montre quand même qu'Asta, lui, a aussi de sérieux problème conjugaux en même temps qu'une impressionnante descendance...
L'un des intérêts, au-delà du plaisir constamment renouvelé de retrouver Nick, Nora, et leur consommation déroutante de produits liquides (qui tourne à l'avantage de Nick, partant du principe qu'un alcoolique masculin fait toujours plus rire qu'une alcoolique, fut-elle interprétée par Myrna Loy), reste le rôle confié à James Stewart, sur lequel j'aurais beaucoup de choses à dire... si je ne craignais d'en révéler trop. Disons en tout cas que parmi ces gens comme il faut, des oisifs richissimes, David est celui qui a choisi d'admirer les arts, si j'en crois sa collection entrevue chez lui. Et il n'est décidément pas comme les autres: il y a du message subliminal dans l'air, un peu rance, mais bien de son époque.
Pour le reste, disons que le film, en étant clairement un peu moins bon, reste du divertissement impeccable de fort bon niveau...