Le vrai titre de ce film, tel qu'il a été distribué en tout cas à partir du 8 février 1909, est Edgar Allen Poe, la copie la plus souvent montrée aujourd'hui commençant par établir que la coquille était attribuable à la volonté de la Biograph de sortir le film à temps pour l'anniversaire du poète...
Pour fêter le centenaire d'un auteur maudit que Griffith a toujours, de son propre aveu, admiré, il le représente donc en cinq plans: le poète (Herbert Yost) reste au chevet de son épouse malade (Linda Arvidson), et lors de la scène, est visité par l'inspiration, car un corbeau empaillé semble lui aussi veiller de façon lugubre la malade. Les deux plans suivants montrent Poe se rendre chez un éditeur, puis à la rédaction d'un journal, où on finit par accepter son poème. Le quatrième plan nous montre, en plan rapproché, la mort de Virginia dans une dernière convulsion. Le dernier plan enfin montre Poe retournant au chevet de son épouse.
Bien sûr, ce n'est pas dans ce court métrage commémoratif qu'il faut chercher le génie de Griffith, mais l composition soignée est un élément intéressant. Et le film, privé d'intertitres, se débrouille très bien tout seul pour véhiculer du sens. Griffith s'inspire de façon évidente de l'univers de l'écrivain dans The sealed room tourné la même année, et il retournera à Poe avec l'un de ses premiers longs métrages en 1914, The Avenging Conscience...