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1 février 2019 5 01 /02 /février /2019 11:08

"He stole her jewels, but that wasn't all" clamaient les affiches de ce petit film (moins de soixante-dix minutes) qui était assurément un produit de série pour la Warner, le deuxième film en vedette de l'actrice Kay Francis, cette fois accompagnée de la séduction légendaire du grand William Powell. Dieterle, concurrent direct de Michael Curtiz au sein du studio, a réalisé cinq films en cette année 1932, et tous portent évidemment sa marque celle d'une mise en scène excentrique, inattendue, et constamment inventive. Quand les sujets sont intéressants, il n'y a pas moyen de s'y ennuyer...

Vienne: Kay Francis, en héroïne exemplaire des films pré-code, interprète la baronne Teri, qui est doté d'un mari tendre, âgé, et richissime: donc elle s'ennuie à mourir, entre les séances de massage et les visites aux bijouteries. Les deux péchés mignons de la belle sont en effet les diamants et les amants. Lorsqu'en se rendant dans une bijouterie, elle est victime d'une attaque à main armée par un génie du vol, spécialisé dans les bijoux justement, c'est l'amour fou entre les deux...

Et oui, le voleur élégant qui utilise son charme (et des cigarettes qui font rire pour endormir les pandores) dans ce film est bien interprété par William Powell, et ces deux acteurs ensemble font toujours des merveilles...

Le metteur en scène n'a sans doute pas pris très au sérieux cette histoire, et lui a appliqué un traitement inattendu: d'une part il a constamment accéléré le tempo, rendant les dialogues presque surréalistes; ensuite il a appliqué à cette petite comédie une structure presque Shakespearienne, dissociant souvent l'action (avec des mouvements de caméra, des angles d'approche et des plans d'une grande invention) et des dialogues dont il a demandé à ses acteurs de souligner l'artifice: Francis est géniale dans ce registre. Enfin, il a laissé le farfelu s'installer avec tranquillité, tout en se ménageant des moments de pur cinéma "à l'Allemande". Bref, d'un petit film de rien, il a fait une petite merveille, pas si éloignée d'une rencontre entre Curtiz et Lubitsch...

 

 

 

 

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Published by François Massarelli - dans Pre-code Comédie William Dieterle William Powell