Lois Ames (Kay Francis) est la rédactrice en chef du magazine dont son mari (Kenneth Thompson) est le propriétaire: il est riche, héritier, et ne fit absolument rien de ses journées. Leur vie est un arrangement perpétuel entre Madame, qui travaille cogite, ne se repose jamais et vit une vie exaltante, et Monsieur, qui papillonne, cocktailise, et flirte. Et pas qu'un peu: bref, l'arrangement a l'air, comme ça, de leur convenir, mais on s'imagine bien qu'un jour ou l'autre, ça ne pourra plus aller. Jusqu'au jour où Madame engage en qualité de secrétaire Thomas Sherman (David Manners), un représentant qui se lasse de son travail, et qui présente bien, voire très bien...
Il est fiancé, elle est mariée. Le mari est volage, la fiancée (Una Merkel) insupportable, donc forcément on sait où ça ira. N'empêche, Dieterle joue en permanence avec de la dynamite dans ce petit film où Kay Francis, qui pour la première fois avait un rôle en vedette pour un film Warner, est la meneuse du jeu dangereux de la séduction. Le film est d'ailleurs taillé pour elle, et c'est un délicieux interlude dans une carrière faite de hauts, glorieux et justement célébrés, et de bas, le plus souvent dispensables mais riches en petites qualités finement dispersées...
Et aux côtés de Ruth Chatterton, spécialisée dans les rôles de grande bourgeoise qui se fait rabattre son caquet plus souvent qu'à son tour, on apprécie au moins que Kay Francis puisse interpréter des rôles de femme forte... ...qui le reste.