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  • : Allen John's attic
  • : Quelques articles et réflexions sur le cinéma, et sur d'autres choses lorsque le temps et l'envie le permettront...
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10 février 2019 7 10 /02 /février /2019 08:58

En Islande, un jour: Anna (Didda Jonsdottir) a un petit commerce florissant, puisqu'elle vend de l'herbe qui rend nigaud à tout un petit monde. ais ce jour-là est bouleversé par une série d'enchaînements: son frère la conduit à un rendes-vous avec un malfrat qui convoite le portable de la dealeuse (et par extension son imposant carnet d'adresses) et elle est disposée à le vendre contre un million et demi de couronnes; le frère fait la tête à sa soeur, pourtant, suite au refus de cette dernière d'assister aux obsèques de leur père, et en plus Anna passe son temps à fumer des joints dans sa voiture et ça l'énerve; ils recueillent par hasard Joy, une Irlandaise venue rendre visite à son petit ami en prison; le père de l'un des deux garçons d'Anna débarque sans crier gare pour passer du temps avec son fils; le cousin d'Anna a mal choisi son moment pour tenter de se suicider, et l'une de ses oies a avalé, devine quoi...

...Le portable. Bref, pendant que les clients avides de relaxation loufoque s'accumulent chez Anna, elle n'est pas là et peine à revenir avec tous ces problèmes.

Il y a au moins quatre courants chez Solveig Anspach: les fictiomentaires, ces petits courts de rien du tout qui partent du réel pour aboutir à une sorte de fiction décalée; les documentaires, les vrais, dont le long métrage Made in  the USA est un excellent exemple, de long métrage de surcroît; les logs métrages rigoureux, dont Haut les coeurs! et Lulu femme nue illustrent assez bien la sensibilité; et une série de films très personnels, et volontairement foutraques, dans lesquels elle crée la comédie à partir de riens savamment accumulés: en particulier, sa "trilogie" Franco-Islandaise, formée de ce film, de Queen of Montreuil et de L'effet Aquatique.

Il faut croire que les gens aimaient tourner avec Anspach, puisqu'ils reviennent: Julien Cottereau (Haut les coeurs!), Joy Doyle (Jane by the sea), et Didda Jonsdottir (Stormy weather) ont tous déjà tourné pour elle. Nous aussi on y est bien, avec ce ton fait de lenteur bouffonne, ses héros qui sont vaguement en colère mais qui s'aiment bien, ces gens venus de nulle part (Julien Cottereau, dans un rôle proche de celui qu'il avait dans Haut les coeurs!, fait un trip étrange avec un gâteau chargé en psychotropes, et Anna, qu'il est venu rencontrer parce qu'elle a écrit jadis un recueil de poésie qui a acquis une dimension mythique, lui apparaît comme une fée...), et cette non-héroïne revenue de tout, qui semble ne pas trop se rendre compte, finalement, qu'elle est un peu le centre du monde. Ses "clients", rassemblés dans sa petite maison où ils s'adonnent à une orgie de substances rigolotes, non plus... Mais certains de ces protagonistes, et en particulier les suicidés, les dépressifs et les déboussolés, vont trouver un peu de bonheur dans l'épopée.

A la fin du film, pendant le générique, les "clients", justement, se transforment en un orchestre qui joue du reggae. Rien que de très normal, quoi... Tout comme le fait de s'asseoir au milieu de nulle part, de mettre sa main en l'air, et cueillir hors champ une guitare mystérieusement disponible.

 

 

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Published by François Massarelli - dans Comédie Solveig Anspach