Tous les matins, Ralph le loup et Sam le chien quittent leur domicile respectif en se saluant; ils travaillent tous les deux au même endroit: l'un garde les moutons, l'autre doit les chasser. C'est bien sûr absurde, mais une fois le prologue établi on peut assister à une série de tentatives toutes plus lamentables les unes que les autres du loup, qui ressemble furieusement à un de ses cousins... Un certain coyote.
Sachant que l'histoire (pour sa plus grande part constituée de gags purement visuels) est signée du complice Michael Maltese, que les décors, fortement abstraits et stylisés, sont de Maurice Noble, on ne s'étonnera pas que l'ombre de la série des films du Coyote plane au-dessus de ce film. Mais c'est de bonne guerre, car le film inscrit son message éminemment philosophique dans le cadre de l'absurdité du monde du travail, un chantier de réflexion que l'humoriste Chuck Jones se plaisait à contempler, et en prime la situation est l'occasion pour les animateurs d'expérimenter avec non seulement le timing, mais aussi l'espace filmique. Comme dans les films du Coyote, le champ, le hors-champ, le vide sont mis à contribution avec une aisance déconcertante, et en plus...
...On se bidonne.