Voilà un film auquel on ne s'intéresserait certainement pas si le nom de Stanley Donen n'y était pas attaché. Hélas! Sur une idée pas si stupide (Un remake Américain de 'Un moment d'égarement', de Claude Berri), Donen use vite ses cartouches, et peine à s'élever au-dessus du marigot boulevardier de la situation de base: un quadragénaire en pleine crise conjugale (Michael Caine) part en vacances à Rio avec son meilleur ami (Joseph Bologna) et se retrouve à vivre une aventure extra-conjugale avec la fille adolescente (Michelle Johnson) de celui-ci.
Michael Caine est comme toujours excellent (son malaise visible lui sert finalement très bien), et l'idée de ces interruptions narratives dans lesquelles les personnages s'adressent directement à la caméra renouvelle efficacement le genre: N'oublions pas que Donen est l'auteur du film définitif sur la crise de couple, Two for the road, qui se jouait en 1967 de la narration temporelle chronologique avec un brio jamais égalé. Mais ce film tombe dans les travers décoratifs typiques aux années 80: il est laid et sa musique est horrible. Certes, Donen a souvent été le cinéaste du divorce, des gens mal mariés, ou encore des héros qui retournent à la réalité conjugale, donc il est, malgré tout, dans son élément. Mais le manque total de tendresse du cinéaste pour le film qu'il était en train de faire est plus que palpable...
Et il y a pire : aujourd'hui, le seul argument qui soit généralement invoqué quand on fouille un peu les commentaires existants est impitoyable: sur les plages européennes, la mode était au topless en 1983, et la production a tout fait pour qu'on croie que c'était également la cas à Rio... La scène qui voit Caine et Bologna débarquer sur une plage, entourés de plusieurs centaines de jeunes femmes exposées, est l'une des plus gratuites séquences d'exploitation pure et simple que j'aie jamais vues... la comédie, elle, est glauque, et tout simplement pas drôle.