Si tu vas à Rio, n'oublie pas de monter là-haut... en effet!
L'intrigue de cette petite comédie musicale est très accessoire, et le film se présente clairement comme une tentative pour un studio moindre (la RKO) de concurrencer la Warner qui en cette année 1933 a déjà sorti trois comédies musicales révolutionnaires avec des ballets de Busby Berkeley, sur son propre terrain... On y voit un orchestre Américain, dirigé par Gene Raymond, et avec entre autres Fred Astaire et Ginger Rogers, se rendre à Rio pour un engagement dans un hôtel... Ils doivent y donner un spectacle, et évidemment le spectacle ne va pas pouvoir se faire à moins de trouver une idée de génie...
C'est un pur produit de son époque, après tout, et si on ne peut pas dire que Flying down to Rio arrive à la cheville de Footlight parade, 42nd Street et Gold diggers of 1933, au moins, sa vulgarité assumée, son côté gentiment foutraque et sa glorieuse loufoquerie lui assurent au moins une place dans l'histoire... Grâce aussi, soyons juste, à quelques passages formidables: une hallucinante variation d'un quart d'heure sur la Carioca (...PrYoupi), pour commencer, durant laquelle le scénario part purement et simplement et saute de la carlingue sans parachute; une série d'interventions spectaculaires de Fred Astaire, qui n'a pas volé le statut de star que ce film lui a volé; et UNE séquence à laquelle Berkeley n'avait pas pensé...
Bon, certes, en prime il y a Dolores Del Rio, impériale en amoureuse Brésilienne, à tel point qu'on aurait sans doute bien pu appeler le film Flying down to Del Rio... Mais Merian Cooper, le producteur de ce film, avait vraiment la passion de l'aviation, comme le prouve la séquence hautement improbable qui clôt le film: des girls fortement déshabillées qui dansent...
Et alors me direz-vous?
...sur les ailes d'un groupe d'avions. Sans Kong.