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17 avril 2019 3 17 /04 /avril /2019 11:59

C'est l'été, au Danemark, et deux vagabonds ont trouvé une combine intéressante pour se faire de l'argent: ils "photographient" les gens avec une boîte en carton vide, et se font payer les clichés en avance, avant de disparaître. Pour commencer, ils escroquent quelques jeunes femmes sur la plage, en prenant une série de "photos", mais finissent pas ne pas avoir assez pour régler la note de restaurant... La patronne prend alors une décision inattendue: elle les sépare, et garde le plus petit en otage, à charge pour l'autre de revenir et de trouver de quoi payer la note. Mais quand il revient, il a la surprise de constater que son copain va bien, très bien même. On ne peut pas en dire autant de lui...

Le résumé ci-dessus est très incomplet, comme le film qui ne peut être vu aujourd'hui, en attendant mieux, que dans une copie remontée pour la télévision. Afin de compléter mon synopsis, je me suis efforcé de spéculer un peu, sur le fait que Madsen soit pris en otage, et il est évident qu'il manque toute une partie de l'intrigue qui permette d'expliquer comment il se fait que Schenström quitte son copain otage d'une dangereuse matrone, et le retrouve ensuite habillé de frais, fumant tranquillement un énorme cigare comme s'il avait fait cela toute sa vie...

De même, toute l'intrigue sentimentale, qu'on n'appellera pas secondaire car elle a fait l'objet de beaucoup de soin et d'attention, manque-t-elle de clarté: tout au plus voit-on que Greta Nissen, l'actrice Norvégienne qui répondait encore pour une ou deux années au nom de Grethe Rutz-Nissen, est partagée entre deux hommes, et que l'un d'entre eux, particulièrement ombrageux, a l'air parfaitement décidé à avoir recours à la violence contre son rival, même si c'est effectivement lui qui gagne à la fin, à la manifeste satisfaction de tous! Une autre partie de l'intrigue à en croire les photos publiées par le Dansk Filmminstitut, a complètement disparu de la copie que j'ai visionnée: il s'agit d'une quête du père, pour la jeune femme qui est sans doute une orpheline recueillie par la restauratrice? J'émets donc l'hypothèse que Madsen a été retenu en otage justement pour incarner ce père disparu, d'autant que les vêtements choisis pour lui faire endosser ce rôle, sont quasiment les mêmes que ceux du père disparu... Ouf!

Quoi qu'il en soit, et en espérant le voir vraiment un jour et pas seulement une sélection de 24 minutes, ça m'a tout l'air d'être un film majeur de Lauritzen et du duo de comédiens. Ils sont tous les deux très à l'aise en dépit de la transgression opérée par Lauritzen, qui consiste à les séparer, et à donner plus d'importance à l'un d'entre eux. Ce qui n'enlève rien aux mésaventures hilarantes du contorsionniste de génie qu'était Schenström: il essaie de "prendre en photo" un boucher pendant qu'il dévalise sa camionnette, et quand celui-ci s'en aperçoit, il voit rouge: le plan durant lequel le vagabond se fait rouer de coups a été chorégraphié avec génie... Et plus tard, réduit à trouver les pires moyens de subsistance, il se retrouve à interpréter le chaînon manquant dans un cirque... Il est très convaincant.

Lauritzen fait comme il le faisait d'habitude pour ces premières comédies du duo vedette: tournage en été, le plus près possible de la mer, avec une prédilection pour les séquences en plein soleil. Il se dégage de ces films particulièrement bien éclairés et très soignés, une impression de bonheur inattendue pour un habitué du cinéma Danois des origines! Et Lauritzen se laisse volontiers aller à donner à la future Greta Nissen une séquence "petite sirène" d'une coquinerie très assumée...

 

 

 

 

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Published by François Massarelli - dans Comédie Lau Lauritzen Schenström & Madsen Muet 1923