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  • : Allen John's attic
  • : Quelques articles et réflexions sur le cinéma, et sur d'autres choses lorsque le temps et l'envie le permettront...
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4 septembre 2019 3 04 /09 /septembre /2019 18:27

Compte tenu du pedigree de Jasset, de ses Nick Carter, Zigomar et Protéa, sans parler de ses spectaculaires Bandits en automobile, le titre nous fait nous méprendre dans un premier temps: le pays des ténèbres, évoqué dans le titre, n'est en rien un mystérieux et fantastique royaume gothique, mais plus simplement et plus directement le monde de la mine, tel que l'a peint Zola: un monde partagé entre la survie au quotidien des hommes avec son lot d'espoirs et de déconvenues, et la descente dangereuse au fond de la mine de charbon... Et à en croire la copie visionnée, il s'agirait d'une adaptation de Germinal, mais j'en doute fort, d'autant qu'une quinzaine de mois plus tard, le film imposant de Capellani allait lui adapter Germinal, mais sous la forme d'un long métrage imposant...

Mais ce qui a probablement attiré Jasset, malgré tout, est présent dans le film et justifie cette référence à Emile Zola: car sous couvert de réaliser un drame de la mine, qui est aussi et avant tout un mélodrame assez compassé, il a mis en chantier une importante production, dont les extérieurs ont été tournés à Charleroi, donc en pays minier, et dont les intérieurs de studio ont nécessité la collecte d'une quantité impressionnante de charbon. Et le réalisateur a truffé son film (par ailleurs l'histoire d'une douce orpheline venue vivre en pays minier, et qui se retrouve coincée entre l'amour de son cousin, et celui d'une autre mineur, les deux manifestant leur jalousie dans une rivalité de plus en plus agressive) de visions quasi documentaires, qui ont d'ailleurs poussé la compagnie Eclair à en rajouter sur les arguments publicitaires!

Avec ses acteurs fréquents, Charles Krauss et Cécile Guyon, son chef-opérateur Lucien Andriot, Jasset n'a peut-être pas rendu justice à Germinal (mais savait-il au moins qu'il l'adaptait? Car je le répète, on en est loin), mais il est un drame de la mine, qui se résout dans un héroïsme fraternel certes un brin mélodramatique, mais qui montre de quelle façon les mineurs, chemise enlevée, couverts de poussière noire des pieds à la tête, donneraient leur vie pour trouver leurs copains en difficulté, avant qu'il ne soit trop tard. Un sujet qui reviendra, encore et encore, au cinéma, sous la responsabilité non seulement de Capellani, mais aussi de Pabst, ou encore Ford...

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Published by François Massarelli - dans Muet 1911 Victorin-Hyppolite Jasset Eclair