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9 septembre 2019 1 09 /09 /septembre /2019 17:31

Vainqueur du Lion d'Argent à Venise, cet étrange film a beaucoup pour séduire... Mais n'y parvient pas vraiment. On pourrait parler de science-fiction, sans doute (des scientifiques gardent dans une cabane une créature, probablement venue d'un météorite que nous avons croisé au tout début du film), mais c'est surtout particulièrement bizarre, tout en étant parfaitement dans la lignée d'une certaine forme exigeante de cinéma social actuel.

ce qui veut dire, vous l'aurez compris à demi-mot, qu'il arrive que ce soit tendu, tendu jusqu'à l'ennui. Un ennui dans lequel le jeu volontairement limité des acteurs n'est pas pour rien... Ce préambule nécessaire passé, venons-en à l'intrigue.

D'un côté, Véronica, une jeune femme sans attache (et apparemment sans travail), vit un étrange conte amoureux: elle est la maîtresse d'un alien (un truc un brin visqueux avec beaucoup de tentacules), mais celui-ci se lasse d'elle et la blesse. Elle sonde Fabian, l'infirmier qui s'occupe d'elle, qui est gay, et dont elle se dit qu'il pourrait bien la remplacer avantageusement auprès de la chose. Mais Fabian vit une histoire d'amour compliquée avec son beau-frère, et si sa soeur l'apprend, ça va faire des étincelles...

...Donc ça en fait.

J'ai donc essayé de résumer, et je dois dire que les trois dimensions (la vie au Mexique, loin de Tijuana ou Mexico, dans les montagnes; la créature et ses gardes énigmatiques; l'appel sensuel de l'étreinte, dans une sorte de délire onirique) maintiennent un peu l'intérêt, tout en possédant leur lot de problèmes. Ne serait-ce que la représentation du sexe, assez graphique! La toute première scène nous montre Veronica qui se donne du plaisir avec une tentacule, ce qui n'est pas une chose très courante à voir... Passons.

Et le destin énigmatique d'un certain nombre de personnages, nous fait aussi regretter le ton jamais vraiment défini du film, son côté inachevé, et surtout le sentiment d'être passé à côté de beaucoup: la science-fiction, jamais aboutie. le conte sensuel, plus repoussant qu'autre chose (dans ce genre, The Lure est nettement plus attrayant), et l'ironie inévitable, gâchée par le non-jeu à la Pialat de non-acteurs souvent dépassés par les événements.

Quant à "la Région Sauvage", où que ce soit, peut-être Gustave Courbet en avait-il un plan...

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Published by François Massarelli - dans Science-fiction