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9 mai 2020 6 09 /05 /mai /2020 17:16

C'est en 1927 que Walter Ruttmann a sorti son film le plus connu, Berlin, Symphonie d'une grande ville, un documentaire non narratif qui présentait, en une heure, un portrait effervescent de la capitale Allemande, rythmé autour d'un principe de voyage (entrer, visiter, sortir de la ville) et en une journée. Ce n'est pas un hasard si plus tard cette même année, Lucie Derain, critique de cinéma enthousiaste et qui a déjà tourné un court métrage, récidive et propose sa vision de Paris dans un style similaire...

Souvent rigoureusement objectif, le film fait aussi la jonction avec l'avant-garde par des jeux de caméra, comme ces moments où l'image est comprimée dans le sens de la hauteur, donnant l'impression d'une foule plus compacte encore dans les rues. Le vertige des monuments et autres statues en hauteur est marqué par des images qui se déforment... Mais essentiellement, les plans tendent à montrer ce qui est passé devant la caméra.

Souvent rendu par des plans fixes, structuré en chapitres (qui nous présentent les monuments, les lieux emblématiques mais aussi la vie grouillante des marchés, et beaucoup d'autres choses dont certaines ont sans doute disparu, modernité urbaine oblige), le film n'occulte ni le présent ni le passé, et fascine par l'impression de bonheur absolu qui ressort de ces vues enthousiasmées d'une grande ville. A la fin, un gros plan nous montre le visage radieux d'une jeune femme, qui nous regarde droit dans les yeux... Je ne serais pas surpris si c'était madame Derain.

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Published by François Massarelli - dans Muet Albatros