
Anna Karenine, réactualisé, non dans son intrigue, mais bien dans ses costumes, et un peu dans ses moeurs, aussi. Il faut au comte Vronsky (John Gilbert) beaucoup de courage pour convaincre la belle Anna (Garbo) de se laisser aller à un petit amour adultère de derrière les fagots, et la dame gardera d'une certaine manière un peu de sa vertu en ayant pour son fils (Philippe de Lacy, qui est comme d'habitude excellent) un amour inconditionnel...
D'ailleurs Vronsky s'en émeut et lui demande directement lequel des deux, l'amant ou le fils, a la préférence de la mère... Bref, on l'aura compris, après le danger de la vamp du XXe siècle dans le très esthétique Flesh and the devil, la mission de Garbo et Goulding, dans ce film qui n'a pas vraiment eu les faveurs de l'actrice, était sans doute de montrer Garbo, après les femmes fatales et maléfiques de ses deux films précédents, en mère, dont le pêché sera au final racheté par sa maternité...
On s'ennuie un peu dans un film dont Goulding réussit la composition, mais qui souffre généralement d'un manque d'enjeu. Gilbert sort un peu la panoplie habituelle, et Garbo ne s'illumine qu'en présence du petit garçon qui reste sans doute l'un de ses meilleurs partenaires sur toute sa carrière...