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25 août 2020 2 25 /08 /août /2020 12:03

Avec l'arrivée de Harry Edwards à la réalisation de ses films, l'équipe de Harry Langdon, chez Sennett, est de plus en plus soudée autour de l'acteur, et les films qui ont entamé une mutation après quelques erreurs de jeunesse, s'en ressentent. Marceline Day, la soeur d'Alice, devient la partenaire, et on la connait en particulier pour son rôle dans The cameraman. Autour d'eux, les acteurs de la compagnie Sennett: Madeline Hurlock, Andy Clyde, Charlotte Mineau. Les histoires, tout en maintenant un brin de loufoquerie et une structure typiquement Sennett (autant de parties que de bobines), sont plus soignées, et on y croit désormais, on a aussi le temps de s'intéresser aux personnages.

Harry et Marceline sont dans un train, ils rentrent chez eux, et c'est la nuit: l'essentiel de la première bobine va être consacré à une série de déboires dans le wagon-lit, Harry étant absolument empêché de se coucher sans réveiller les voisins, sans non plus que Marceline ne lui demande un service: une préfiguration conjugale de Berth Marks, de Laurel et Hardy...

Le réveil est intéressant, avec une scène hilarante dans les salles d'eau des hommes  durant laquelle Harry et un rasoir terrorisent un autre passager, sans que l'acteur ne s'aperçoive de l'effet qu'il rend. La première bobine s'achève sur une histoire d'évasion d'un malfrat dans le train, qui voit Harry Langdon basculer, de l'influence de Harold Lloyd à celle de Charley Chase. La deuxième bobine est plus typique de son style propre, avec un Harry, auquel on a volé son argent, qui se voit obligé de reprendre son ancien travail: il est un policier inepte, avec un uniforme trop grand. Il manque de conviction, et c'est très douloureux, pour ne pas dire embarrassant pour le spectateur: c'est d'ailleurs un trait de son oeuvre qui explique peut-être pourquoi tant de cinéphiles sont réticents à s'intéresser à lui: ce n'est pas confortable.

Néanmoins, avec son final spectaculaire, tourné dans la villa de Mack Sennett lui-même, on a ici du burlesque de grande qualité. Et la cerise sur le gâteau, c'est que le film est désormais complet grâce au travail d'archéologue de David "Indiana Jones " Kalat.

 

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Published by François Massarelli - dans Harry Langdon Muet Comédie