Overblog
Editer la page Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : Allen John's attic
  • : Quelques articles et réflexions sur le cinéma, et sur d'autres choses lorsque le temps et l'envie le permettront...
  • Contact

Recherche

Catégories

/ / /

Un ferry qui fait la liaison entre deux îles (un "bac", donc) accoste, et un couple à moto se renseigne: ont ils le temps d'attraper un autre ferry à l'autre bout de l'île? On leur répond qu'ils se mettront en danger s'ils envisagent de l'attraper. Ils partent quand même...

C'est une commande du ministère des transports de Copenhague, et ça ne se sent pas vraiment. Disons que le message, au moins, est clair, et qu'on n'est pas forcément tonné que la finalité soit didactique. Mais c'est si rigoureux et si réussi que pas un seul instant ça ne ressemble à un travail e commande. Comme dans ses meilleurs films, qu'ils soient muets ou très peu parlant, Dreyer raconte tout avec l'image et installe avec maestria une tension formidable.

Il est évident que ces deux personnes qui ont cru être plus malins que tout le monde vont avoir un accident, mais le cinéaste ne dit pas quand. Ils jouent même sur un double suspense: d'une part, vont-ils échapper à leur destin malgré tout, et d'autre part quand vont ils rencontrer la mort? ...Histoire de nous donner un petit signe avant d'asséner le coup de grâce, Dreyer a convoqué un homme, un chauffeur comme les autres... Mais l'éclairage, le regard équivoque et un maquillage effrayant le rendent tout de suite bien plus menaçant, comme cet inconnu à la faux rencontré au hasard d'un plan dans Vampyr: on ne le savait pas, mais c'était littéralement une course contre la mort.. Et la mort n'aime pas perdre.

 

Partager cette page
Repost0
Published by François Massarelli - dans Carl Theodor Dreyer