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1 mars 2021 1 01 /03 /mars /2021 08:35

1988: Donald "Donnie" Darko (Jake Gyllenhall) est un adolescent à problèmes: il est soigné pour ça. Rendez-vous fréquents chez une psychologue qui le traite avec d'infinies précautions, dosages constamment repris de médicaments, et un comportement en permanente roue libre: somnambulisme, agression verbale de sa soeur (Maggie Gyllenhall) à table, comportement de rejet vis-à-vis de sa mère, et une certaine tendance à gâcher son talent au lycée.

Bref, un adolescent de film d'angoisse, quoi... et au moment où commence le film, il reçoit durant une crise de somnambulisme la visite d'un nouvel ami: il se prénomme Frank, et lui annonce la venue d'un événement qui va précipiter la fin du monde, 28 jours plus tard.

Frank est un jeune homme déguisé en lapin de cauchemar...

Ce qui va arriver à Frank reste énigmatique, d'autant que ça se passe autant dans sa tête que sous nos yeux. C'est un destin perturbant et programmé, qui se déroule d'abord de façon chronologique, puis sous l'influence de tout un courant du film ("Frank" propose à Donnie de s'intéresser au voyage dans e temps, et l'ado commence en effet à se documenter) avec un retour spectaculaire en arrière. Et bien sûr, chaque détail compte... 

C'est sans doute ce qui a valu au film de se planter royalement au box-office, puis de remporter un succès notable en home video... Car Donnie Darko se voit mais surtout se revoit, tout prenant plus de sens à chaque vision. C'est un film d'une rare cohérence, à l'humour pas toujours perceptible ou du moins pas par tous. Je veux bien croire que le film soit une exploration psychologique ou une vague histoire de science-fiction, puisqu'il y est question autant de psychologie que de voyage temporel... Mais le film est surtout pertinent dans son exploration au vitriol d'une époque, de sa culture (Back to the future), de ses obsessions (l'imminence d'une élection présidentielle: continuer l'expérience Reagan avec George Bush ou tenter l'aventure Dukakis, une occasion de discorde entre les ados et leurs parents), des turpitudes des adultes (une prof, interprétée par Beth Grant, qui est obsédée par une méthode d'auto-persuasion, hilarante), et bien sûr le lieu de tous les dangers: le lycée Américain. C'est dans ces scènes souvent extrêmement drôle, et dans la vision décalée (il suffit parfois d'un léger ralenti) de l'Amérique de toujours, que Richard Kelly excelle du début à la fin.

 

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Published by François Massarelli - dans Richard Kelly Gros Lapins