La Hongrie est passée par bien des vicissitudes entre le début du XXe siècle et les années 20 (et au-delà, du reste...), soit durant la période de formation du futur Michael Curtiz. Tourné durant les années post-première guerre mondiale, pendant le mandat chaotique de Bela Kun, ce court film de propagande se met au service d'une idéologie socialisante dans laquelle on a du mal à reconnaître le cinéaste, mais il est vrai qu'il était le plus en vue des réalisateurs Hongrois, et qu'il devait sans doute déjà songer à l'exil. Les troubles politiques, et les changements de régime nombreux dans cette période chaotique suite à la débâcle, vont pousser le jeune réalisateur à son premier départ, qui allait le meer en Autriche.
Le film, illustration d'un poème d'inspiration proto-communiste, qui est un portrait à peine déguisé du héros national, est donc à prendre comme un exercice de style, l'un des plus anciens qui nous soient abordables. le jeu des lumières et de l'ombre, et le goût pour la représentation de la nuit ne doivent pas nous tromper, si les personnages s'enflamment pour des idées, des idéaux, le metteur en scène est déjà ce pessimiste invétéré que nous connaissons si bien grâce à sa période Américaine.