Ce film, c'est l'illustration absolue de la morale cinématographique dominante: il nous montre une grève qui dégénère... Si les grévistes sont d'honnêtes gens, ils ont été manipulés par un sale type, un agitateur professionnel qui a la bombe facile. Tous les clichés possibles et imaginables d'une histoire de grève dans un film en 1912 sont là, bien sûr, et... C'est irrésistible! Un genre à part entière, quoi, comme le western ou le mélodrame: le film de gréviste.
Quant à Madame Alice Guy, elle se fait plaisir avec un incendie à suspense qui est fort bien mené: le meneur des grévistes s'invite chez le héros, jette négligemment une cigarette allumée, et s'en va. Il n'y avait pas d'intention de nuire (il n'était là que pour enseigner l'art de jeter une bombe) mais le mal est fait: dans la scène qui suivra c'est la brave patron qui sauvera l'épouse et la fille...