Ce n'est pas tout à fait le même film que celui de 2004... D'une part c'est un long métrage, et d'autre part il développe les thèmes et les idées du premier Cashback dans de nouvelles directions. Ce n'est plus seulement un mélange entre un univers artistique et une étrange capacité à figer le temps, ça devient un parcours initiatique d'un jeune homme pour se sortir de la spirale de l'échec amoureux selon ses propres termes...
Par contre, ça incorpore une forte proportion du court métrage, du moins ce qui a pu en être conservé, car une bobine avait disparu au moment où le montage du deuxième film a commencé! Pourtant, les scènes concernées ne semblent en aucun cas différentes. Un petit mystère ici...
Ben (Sean Biggerstaff) est donc toujours insomniaque, toujours peintre et toujours employé dans une supérette Sainsbury, mais cette fois il a un contexte: s'il est insomniaque, c'est parce qu'il a quitté sa petite amie, et l'a regretté tout de suite. On en apprend aussi pas mal sur ses échecs répétés , et c'est là que ce petit court métrage artistique devient un film indépendant qui n'hésite pas à aller au bout de la représentations d'un certain nombre de mâles, c'est même troublant. Au milieu de cette faune (on en a un petit aperçu dans le court, remarquez), Ben apparaît, malgré son goût pour le déshabillage, et son don singulier (dont il use ici avec une grande liberté, et il semble finalement bien moins métaphorique ici), comme un être raisonnable et même fréquentable...
Et puis il est amoureux, de la belle Sharon (Emilia Fox), et leur histoire somme toute banale s'illustre dans la poésie pure de ces séquences figées, qui ne se soldent pas toutes, heureusement, par des séquences où les gens se mettent tous tout nus, donc la morale est sauve...