Dans un journal, on cherche à réaliser un reportage sur une réunion de dames de la haute société, et surtout sur une jeune femme, un parti très en vue. La tâche qui est assignée à Eddie, le zélé photographe maison, est ardue, car la maîtresse de maison (Josephine Crowell), tutrice de la jeune femme, est totalement hostile à toute publicité...
A la fin des années , Edward Everett Horton, qui n'avait pas réussi à s'imposer malgré l'indéniable qualité de son travail et un talent évident, s'est vu proposer une deuxième chance pour briller dans la comédie muette: un contrat avec Paramount, qui prévoyait de le placer en vedette de courts métrages de deux bobines, sous la bannière de Hollywood pictures. Retrouvés aujourd'hui grâce à l'insistance de Ben Model pour les sortir des coffres de la bibliothèque du Congrès, ces films présentent un comédien doué, unique en son genre, bien que dans une mouvance très proche d'un Harold Lloyd (en moins athlétique, forcément) et Charley Chase (en bien moins culotté!). Et pour cause: le producteur jamais crédité de ces courts était Harold Lloyd lui-même, qui maintenait son équipe (Jay Howe, Walter Lundin...) au travail pendant qu'il préparait méticuleusement ses longs métrages. Rien d'étonnant à ce que ces petits films aient un sérieux air de famille avec l'univers de Lloyd et d'Hal Roach.
On s'attendrait à ne regarder ces films que par curiosité, en y cherchant ce qui les rattache à Lloyd... Surprise: Horton, qui paie en permanence de sa personne, n'est pas que le futur comédien à la voix si distinctive et à l'hésitation si orale. Il est aussi un grand comédien visuel, inventif et attachant. Ici, il se déguise en femme pour le meilleur et le meilleur, et contrairement à d'autres (Langdon, Chaplin) il a même un privilège final: He gets the girl.