A Bruxelles, on s'apprête à fêter par un mariage l'alliance de deux brasseurs, Meulemeester et Beulemans: la fille de ce dernier, en effet, s'apprête à convoler en justes noces avec Séraphin, le fils du précédent... Sauf que Suzanne (Andrée Brabant) apprend que son fiancé (René Lefebvre) est déjà papa d'un Séraphin Junior, qu'il a eu en secret avec une jeune femme dot il est amoureux... Et comme elle aime bien le nouveau stagiaire (Parisien) de son papa, ça l'arrangerait bien d'annuler le mariage, mais il faut le faire sans faire de scandale...
Et ça, ce n'est pas facile en 1927.
C'est d'une comédie à énorme succès, créée en 1910), que ce film a été tiré, et d'emblée on va le dire: c'est inattendu, dans la mesure où cette pièce reposait justement sur... ses dialogues, et en particulier ses accents! Duvivier a pris le parti de respecter l'intrigue, et de la situer dans un Bruxelles qui est plus qu'authentique (tourné évidemment sur place, et sur ses marchés, avec de vrais Bruxellois ravis d'être de la partie), et d'en exagérer la gestuelle en lieu et place de l'accentuation ou de l'intonation, et le résultat lui donne raison.
Ce n'est sans doute pas un Duvivier des grands jours (il est trop léger, voire trop optimiste pour ça!) mais c'est un film au caractère bien trempé, où les personnages vient sous nos yeux, et dans lequel le cinéaste affirme sa maîtrise du cadre, et de la direction d'acteurs, qu'ils soient un, deux, ou... cinquante, comme dans la scène fameuse entre toutes du concours de pipes.