Un coq se tient, dressé sur un piédestal orné d'un logo Gaumont, il chante, et... c'est tout en fait: pendant deux minutes nous n'avons droit qu'à un bête coq faisant des vocalises. C'est sans doute beaucoup plus que dans certains films de Andy Warhol!
Mais il y a plus: outre le fait d'avoir inventé le film d'avant-garde, et dans un monde qui serait un peu plus absurde encore qu'il n'est, le plan-séquence light, Alice Guy a avec un certain humour réussi à créer l'alliance de sa compagnie (le logo Gaumont, ou "Logomont"), et la concurrence (le coq, emblème de Pathé!
Et surtout, avec ce film, nous entrons sans trop de spectaculaire dans le cinéma parlant ou sonore: c'est le plus ancien représentant encore valide des phonoscènes de Gaumont, dans lesquels la cinéaste aux choux va souvent s'illustrer. Ce n'est pas rien.