Est-ce Alice Guy, comme on le pense aujourd'hui, qui a souhaité immortaliser un tournage d'une "phonoscène", ces courts films musicaux qu'elle avait pris en charge afin d'alimenter l'exploitation des films Gaumont, le patron ayant tout misé sur cette technique avant-gardiste mais surtout rudimentaire... En tout cas il est impressionnant de voir, élargi au-delà de sa réalité cinématographique, un film avec ses acteurs, actrices et décors, avec en plus ses techniciens, caméraman, accessoiristes, et bien sûr sa réalisatrice, habillée comme il se doit à la mode 1905! Alice Guy se tient entre la caméra et ses acteurs, et il est clair qu'elle est la patronne. On notera qu'une autre feme semble avoir de l'importance, celle qui se tient au-dessus du phonographe: c'est elle qui enregistre le son de ces films parlants et chantants.
Le résultat, je vous le donne en mille: le film, aussi simple et limité soit-il, est mille fois plus intéressant que les phonoscènes qui nous sont parvenues, pour la plupart des chansons du music-hall interprétées par des artistes qui étaient populaires à l'époque, et qui aujourd'hui, sont... antiques: Mayol, Polin ou Dranem.