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6 février 2022 7 06 /02 /février /2022 10:39

D'un côté, un dragueur ultra-entraîné (Ryan Gosling) rate, exceptionnellement, sa cible, avec une belle et mystérieuse jeune avocate (Emma Stone), et de l'autre, un couple marié depuis une vingtaine d'années (Steve Carell et Julianne Moore) se retrouvent au restaurant: monsieur souhaite commander un dessert, et madame souhaite plutôt divorcer... A partir de là, les destins de ces gens vont, curieusement, et expertement, se mélanger au travers d'une intrigue qui ne fera pas trop de concession au style du film choral, mais impliquera énormément de matériau sur l'amour, le seul, le vrai, le grand, le beau... Avec pas mal de dérapages aussi. 

...mais des dérapages contrôlés: si je suis las des comédies romantiques les pus académiques, je suis encore plus irrité par cette manie du "décalage" passé au rang d'ingrédient formaté, avec son lot de scatologie, et d'audaces décongelées. Et un Love actually, qui est supposé marier les deux tendances, n'est qu'une coquille vide de sens, gâchée par les dialogues les plus nuls du monde. Donc, heureusement, il y a ce film, car...

...Les réalisateurs ont eu la bonne idée de le traiter comme une screwball comedy, avec à la clé l'inévitable rapprochement de deux couples (on SAIT qu'ils doivent être ensembles, de toutes façons), la transformation d'un homme pour le meilleur (voire deux), un type qui passait pas là, et sortira du film avec rien, et même, à l'occasion, des digressions géniales et salutaires: l femme draguée un soi, qui s'avère non seulement vaguement nymphomane, mais en prime elle est la prof de lettres de votre fils; la baby-sitter amoureuse de son employeur, dont l'un des ados qu'elle garde a développé une obsession fixée sur elle, ou encore le copain du couple qui doit tout à coup choisir son camp après le divorce... Il y a, aussi, une scène de révélation qui vire au slapstick le plus étourdissant, une rareté dans le cinéma bavard d'aujourd'hui... Tout serait parfait s'il n'y avait...

...un discours final qui fait voir à chacun ses erreurs. Et c'en est une, hélas, car ce genre de chose vous plombe une bobine aussi sûrement qu'un dentiste pressé. Mais il nous reste, après tout, les trois quarts d'une comédie sentimentale qui fait beaucoup de bien, et un rôle en or pour Ryan Gosling. Ah oui, ça m'agace aussi cette manie qu'on a en France, de vouer un acteur aux flammes de l'enfer parce qu'il a du sex-appeal. Il a aussi un incroyable talent, y compris pour exposer ses parties génitales face à Steve Carell.

 

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Published by François Massarelli - dans Comédie Ryan Gosling