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12 février 2022 6 12 /02 /février /2022 11:49

Rien ne va plus dans une famille Australienne: on apprend que Ruth (Kate Winslet), la seule fille du foyer, est restée en Inde où elle faisant un voyage de pur agrément, parce qu'elle y a trouvé la foi en assistant à une prière collective... On décide de la récupérer, en utilisant les grands moyens: sa mère vient la chercher en prétendant que son père est atteint d'une grave maladie, ce qui finit (après hésitations) par la décider... Une fois revenue, Ruth va être confronté à P.J. (Harvey Keitel), un "exiter", soit un spécialiste des sorties de sectes, venu des Etats-Unis. Celui-ci ne sait pas que sa "patiente" va être une expérience unique en son genre...

C'est un cas un peu à part dans la filmographie de Jane Campion, comme du reste le film qui l'a précédé et celui qui l'a suivi: d'une part, retournant à l'univers Australien de Sweetie, elle y peint une famille dysfonctionnelle particulièrement carabinée, dans laquelle tout le monde dévie, trompe, ment et dissimule, et la mère qui ne se rend compte de rien de ce qui l'entoure est de toute façon complètement immobilisée par un asthme carabiné. Dans ce monde fortement coloré, Ruth va agir comme une sorte de révélateur, avec sa crise religieuse, qui n'est de toute façon pas le sujet du film mais bien l'élément déclencheur du drame... ou de la comédie. Car oui, cette fois, c'est sans ambiguité aucune une comédie que Jane Campion a écrite et tournée... Même si de nombreux aspects a font dévier vers le drame, mais un drame avec des kangourous dedans...

Car une fois de plus, c'est vers une certaine forme de rapprochement que le film tend, celui entre PJ l'exorciste laïc, et Ruth dont la soudaine lubie religieuse va présider à leur relation faite de duperie, de mensonges, de coucheries et finalement de révélation. Et Jane Campion ici nous montre une histoire dans laquelle les hommes, menés et symbolisés par un Harvey Keitel très sûr de lui, et particulièrement à son aise en robe rouge, vont tout à coup devoir céder le terrain face à des femmes déterminées... Un film féministe donc, au propos quelque peu embrouillé par le grand déballage comique qui le rend un peu inabouti. Mais il y a fort à parier qu'après la froideur de The portrait of a lady, la dame a fait exprès...

 

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Published by François Massarelli - dans Jane Campion Comédie