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3 février 2022 4 03 /02 /février /2022 18:09

Un officier Allemand, francophile, se voit assigner une demeure, celle d'un homme qui vit avec sa nièce dans une petite ville du Dauphiné. Les deux hôtes, contraints et forcés d'accueillir l'intrus, ne lui diront pas un mot durant toute la période de son séjour, mais l'officier (Howard Vernon) tombe très vite amoureux de la jeune femme (Nicole Stéphane), sous l'oeil tranquille de l'oncle (Jean-Marie Robain)...

L'esprit même de la Résistance, c'était le sujet du récit de Vercors, sorti sous le manteau, comme le rappelle un prologue qui montre un homme avec un exemplaire caché dans un bagage. Melville, qui sort lui aussi du maquis, a tenu absolument à tourner son adaptation, et l'a fait sans en avoir l'autorisation. Son succès a probablement sauvé la carrière de celui qui venait de jouer à quitte ou double pour s'improviser cinéaste.

C'est frappant de voir avec quelle rigueur, quel naturel, aussi, celui qui se plantera dans les grandes largeurs avec son abominable deuxième film, adapte un récit qui n'est pourtant pas très cinématographique au départ... Si ce n'est justement dans la tension des silences, dans la communion des tristesses: celle des deux occupés, qui doivent à contrecoeur accueillir un soldat ennemi; celle aussi de l'officier, désolé de venir en occupant. Celle enfin de ceux qui ne peuvent assumer leur amour. A ce titre, le mono-dialogue continuel d'Howard Vernon, qui rythme le film, est exemplaire; la subtilité de Melville qui nous montrera dans le film son officier valeureux aux prises avec de vrais nazis, ceux-là, est, deux années après la guerre, tout aussi remarquable.

 

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Published by François Massarelli - dans Jean-Pierre Melville