/image%2F0994617%2F20220206%2Fob_6a83ec_e19dbf1375774f92b22170e010b292c9-full.jpg)
...Et pour cause, que madame a des envies: elle est enceinte jusqu'aux yeux. Du coup, rien de ce qui se passe autour d'elle pendant sa promenade ne lui échappe, et elle va jusqu'à prendre de leurs mains le sucre d'orge d'un enfant, l'absinthe du client d'une terrasse, le hareng d'un mendiant et la pipe d'un colporteur. Monsieur, au comble de l'agacement, réussit à la persuader de rentrer à la maison mais la course se finira dans un parterre de choux, et comme on sait, les choux...
Au-delà du mécanique de situation et de l'intrigue qui est gentiment absurde, le film est notable pour trois choses: son montage tout d'abord. Alice Guy a construit son film comme elle le fait d'habitude, sur une succession de tableaux, avec caméra fixe. Mais elle insère parfois des gros plans pour isoler la gourmande... Et d'autre part, elle a représenté une femme enceinte, soit une dame avec un gros ventre, ce qui va devenir tabou dans la plupart des cinématographies du monde pendant plus de soixante années. Enfin ce film est l'un des premiers à oser aborder, sous le couvert d'une presque parabole, le désir féminin. Pas rien, quand même.