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  • : Quelques articles et réflexions sur le cinéma, et sur d'autres choses lorsque le temps et l'envie le permettront...
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11 juin 2022 6 11 /06 /juin /2022 18:22

Christian Gerber (Jean Yanne) est rédacteur en chef des actualités de Radioplus, une chaîne française, et à ses heures perdues, grand reporter: revenant d'une mission en Amérique Latine où il a été interviewer des révolutionnaires, il s'en prend à ses confrères, qu'il accuse de profiter de leurs reportages au bout du monde pour se la couler douce. Puis il se fait licencier pour avoir montré une certaine mauvaise humeur face à la nouvelle mode qui pousse Radioplus, sous l'impulsion de son directeur, Plantier (Jacques François) à mettre Jésus à toutes les sauces... Mais il a de la ressource.

Jean Yanne aussi, qui pour commencer avait un compte à régler avec la radio, ce qui se voit dans ce premier film... Là où, aux Etats-Unis, le cinéma a profité des années 70 pour enfin, le temps d'une joviale décennie, promouvoir les réalisateurs, dont c'était l'âge d'or, les Français ont été, disons, plus étranges, puisque ce fut la décennie des amateurs: je veux parler du fait qu'on a vu à peu près tout et n'importe quoi, sous la direction de n'importe qui à condition qu'ils soient connus. Pierre Richard, acteur, Jean Yanne, animateur de médias, Coluche, humoriste... Les exemples ne manquent pas. Mais Yanne a investi le cinéma avec une sorte de mission auto-proclamée: faire, à coup de vitriol, le chevalier blanc. 

Cette satire de la radio est souvent très caricaturale, et aussi parfois loufoque. Elle est aussi gênante, et je ne parle pas seulement du ton de Yanne (généralement, son héros est une sorte de messie, avec une attitude qui vire facilement au "tous pourris"), mais par le miroir qu'elle renvoie de la vie en 1972: ces hommes de radios qui passent leur temps à mettre des mains aux fesses des dames, qui sont dans le meilleur des cas des speakerines, pour le reste secrétaire ou réceptionniste, c'est parfois franchement irritant. 

Par contre, la dinguerie de cette radio qui vibre au son des jingles dédiés à l'esprit sain, Daniel Prévost en lèche-bottes revendiqué, ou encore Bernard Blier en président de station, ça aide quand même un peu à faire passer le pensum. Et la cerise sur le gâteau vient dans les cinq premières minutes, puisque prenant acte du fait que Dieu est responsable de tout sur terre, le film est annoncé comme produit par "Dieu et Jean Yanne".

 

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Published by François Massarelli - dans Comédie