Entre Calais et Douvres (d'où le titre...), un bateau fait la navette. Sur le pont, divers personnages tentent d'évoluer en dépit d'un roulis dus probablement à des conditions météorologiques peu clémentes...
Après quelques films consacrés à la guerre, Méliès revient à la comédie pure et dure, celle qui observe, grossit et exagère les traits, et se place en commentaire à la fois graphique (des habits grotesques et des déguisements très distincts, des attitudes) et satiriques (ces gens, ces braves gens, sont tous des reflets, même déformés, de la bonne société). Il jette donc les baes de la comédie cinématographique telle qu'elle sera ensuite reprise et raffinée, que ce soit par Jean Durand, Mack Sennett ou Chaplin...
Mais il continue à tester les moyens cinématographiques qu'il s'est créé: ainsi, le mécanisme de tangage artificiel qu'il avait utilisé pour son Combat naval en Grèce revient-il mais cette fois il sert à simuler le voyage d'un ferry sur la Manche... Il teste aussi les opportunités fournies par le cinéma, d'installer une marque: contrairement aux films de guerre qu'il fallait conserver dans une certaine austérité, il s'autorise une marque déposée bien visible sur la photo (posée) ci-dessus.