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1 août 2022 1 01 /08 /août /2022 18:19

Laurence (Melvil Poupaud) annonce à sa petite amie Fred (Suzanne Clément) qu'elle est une femme. A partir de cet instant, la vie des deux amants et leur histoire d'amour sont bouleversés: Fred va devoir choisir entre acceptation et fuite, entre acharnement et sacrifice; Laurence va devoir affronter pour sa part les conséquences professionnelles, sociales et familiales de son choix...

C'est un film sur la différence, et s'il est vrai qu'il s'intéresse à un parcours de trans-identité, magnifiquement interprété par Melvil Poupaud, c'est finalement un exemple parmi tant d'autres, qu'il a choisi de traiter en bouleversant la chronologie... Mais pas trop. Ainsi une bonne part du film dépend d'un passage qui est situé en exergue, quand une personne qu'on ne verra que tardivement de face se rend à un rendez-vous: devenu auteure établie, Laurence se confie à une journaliste qui ne lui veut pas que du bien, et cet échange rythme une bonne part du film en voix off. Mais pour une large part, on prend l'histoire entre Fred et Laurence à son début, en 1989; jusqu'en 1999, et on en verra les moments forts, les révélations, les bouderies, mais aussi les ruptures. Plus d'échecs, en tout cas, que de réussites...

Le film épouse malgré tout la structure d'une histoire d'amour, ponctuée de grands moments d'émotion, ayant souvent recours au ralenti, et à une bande-son qui revisite parfois la culture de l'époque pour avoir une vraie existence diégétique: ainsi on danse au son de Fade to grey: même si c'est 7 ou 8 ans après la sortie du single de Visage, ce passage ne jure pas et symbolise une certaine forme d'échappatoire pour Fred en particulier... La palette du film est superbe, avec des soudaines explosions de couleurs, notamment dans une scène de complicité entre les amants, qui sont coincés sous une averse de... vêtements de couleur!  Il y a d'ailleurs beaucoup de moments où ils doivent subir des chutes de ce genre: neige, mais aussi feuilles mortes... Une façon comme une autre de rythmer une histoire en référence à des phénomènes météorologiques... ou assimilés.

C'est émotionnellement fort, donc, et soumis à des acteurs qui donnent tout, dont on retiendra en particulier la prestation haute en couleurs de Suzanne Clément, en femme des années 80 qui se prend une claque monumentale qui va changer le cours de sa vie... Et on a ici un plaidoyer pour la différence, qui ne donne jamais de leçon, prend le contrepied même des histoires édifiantes, et, alors qu'un épisode plein d'espoir aurait pu donner une fin en forme de happy ending, Dolan choisit de finir... sur le début. Soit la rencontre entre Laurence et Fred...

 

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Published by François Massarelli - dans Xavier Dolan