Avec ce tout petit film, qui reprend l'idée si courante dans son oeuvre d'un bouleversement d'un intérieur bourgeois par des circonstances surnaturelles, Méliès abat ses cartes: rien ne l'intéresse plus, finalement, que ces perturbations, rendues plus étonnantes et délirantes encore par l'utilisation d'effets spéciaux....
Mais le diable dont il est question ici n'est pas contrairement à ce qui apparaît dans tant de ses films, LE diable, ou même Méphisto, juste une créature foncièrement farceuse, qui manifeste sa joie de vivre en emm... copieusement les braves gens! Un contorsionniste (on en voit un dans tant de films de Méliès, dont bien sûr Le Voyage dans la Lune, s'agit-il du même?) a été employé pour jouer la bête, qui s'en donne à coeur joie, en maillot noir, d'un genre que Feuillade recyclera pour (dés)habiller Musidora et ses mystérieux Vampires en 1915...