La vie et surtout, semble-t-il, la mort de Brian Jones, le membre des Rolling Stones qui est à l'origine de l'existence du groupe, celui dont on dit souvent (et en particulier dans ce film) qu'il était au début l'âme du groupe, et qui fait partie du célèbre soi-disant Club 27, donc un artiste parti trop tôt, dans la destruction, avant ses 28 ans...
d'une part, le film fait la part belle au destin tourmenté et surtout à la mort de son sujet, une mort annoncée de multiples façons, dans le film, à travers l'accent sur les mauvaises décisions, pratiques, fréquentations, tout en passant de manière exagérément rapide sur un certain nombre de points: je ne parle même pas de l'anecdote la plus embarrassante sur Jones, la fameuse histoire de l'uniforme nazi (dont une photo nous est présentée), mais... de sa participation au groupe. Alors oui, on verra quelques images et on entendra quelques sons, mais l'impression est qu'en 6 ans, il a traversé le groupe dont on nous dit qu'il l'a fondé sans faire trop de vagues!
Sans doute y'avait-il un problème de droits, sans doute les survivants ont-ils soit décliné leur participation, soit demandé un prix exorbitant, ou se sont-ils opposés à ce que le film parle trop d'eux. Peut-être que pour les concepteurs du film, le groupe était finalement accessoire! Presque un accident dans la carrière de Brian Jones...
Mais l'impression qui domine, j'en ai peur, c'est que Brian Jones lui-même a sans doute été un accident dans la carrière du groupe! Une impulsion géniale, un coup d'envoi, puis une lente descente vers la déliquescence pendant que les quatre autres (cinq, en comptant le fidèle Ian Stewart) entamaient une série de décennies impressionnantes, et comme chacun sait ils nous enterreront tous... Sauf Charlie Watts.
Non, ce que veut raconter ce film, à grand renfort de théories, de témoignages dont certains littéralement fumeux (hum...), et tous vaguement contradictoires, c'est que la mort de Jones est en fait un meurtre, voilà tout. Je ne suis pas convaincu, et j'ai tendance à considérer tout film un tant soit peu complotiste comme un machin à éviter, à plus forte raison quand il tente de se déguiser avec les accents de la vérité! Tout le monde n'a pas le talent d'Oliver Stone quand il se lance dans un délire paranoïaque, comme JFK, il peut au moins, lui, le faire avec un certain génie, et c'est de toute façon de la fiction... Ce documentaire musical sans musique déçoit et nous laisse sur notre faim parce qu'ici, les Rolling Stones sont absents. Même Brian Jones!