Un jeune médecin Ecossais frais émoulu des rangs de l'université, le Docteur Nicholas Garrigan (James McAvoy) décide de fuir la perspective de devoir travailler avec son père jusqu'à a retraite de ce dernier... Et pour fuir, il se rend... en Ouganda! Il arrive au moment où le général Idi Amin Dada (Forest Whitaker) vient de prendre le pouvoir après un coup d'état dirigé contre le président Obote, considéré comme corrompu. Garrigan est fasciné par le président, qu'il rencontre lorsqu'un groupe de soldats vient chercher un médecin pour soigner le chef d'état...
Ce n'est pas un rappel historique des faits, le film est basé sur un roman qui inventait un personnage de narrateur à travers ce jeune médecin à la fois idéaliste et un peu porté, aussi, sur une certaine forme d'hédonisme et doté d'une grande naïveté. C'est à mon l'un des deux principaux défauts du film: ce personnage qui se fait avoir comme un nouveau-né, lors d'un discours histrionique qui est sa première confrontation avec le futur dictateur, comment n'a-t-il pas vu les ficelles du parfait autocrate, qui d'ailleurs se présente en uniforme pour faire un discours? Je n'y crois pas une seule seconde et je pense que la prestation de McAvoy, du début à la fin, en souffre...
Et c'est là qu'intervient le deuxième défaut: le film est très occidental, finalement, et ce ne serait pas tant un défaut sir le personnage principal (qui n'est PAS Amin) était un peu plus crédible... Car on est effectivement devant un récit de la fascination, de l'aveuglement. Injustifiable, certes, mais de fait il est là dans le film, et on verra que tous les contacts de Garrigan avec ses compatriotes Britannique (qui sont Anglais, donc il ne les aime pas) iront dans le même sens: à toutes leurs mises en garde, il répondra par l'aveuglement... Jusqu'au jour où il comprendra qu'il est sous la coupe d'un dictateur sanguinaire...
Dommage que pour réaliser un film à portée internationale sur un fait historique Africain, il faille encore en 2006 le montrer à travers les yeux d'un candide occidental... Bien sûr, on se dit qu'un film Ougandais n'aurait sans doute pas pu avoir la même portée. Mais à la même époque, Soderbergh réalisait Che, en Espagnol dans le texte, et le faisait d'un point de vue Sud-Américain...
Mais le film n'est pourtant pas un ratage: s'il n'est pas exactement le personnage principal, on ne peut pas détourner son regard de la prestation de Forest Whitaker, qui est hallucinant: presque un enfant auquel on aurait confié une armée, un uniforme... et les pleins pouvoirs. Un enfant qui vole la vedette à tous ceux qui l'entourent, et qui est un de ses très grands rôles, du reste... La mise en scène suit d'ailleurs Idi Amin dans son délire, et McDonald use beaucoup d'une caméra embarquée pour les scènes qui font intervenir le président, comme pour un souligner l'imprévisibilité, et le sens de l'improvisation. C'est ce qui fait la relative réussite du film...