Ce film, qui est le dernier des films Russes conservés de Starewitch avant son départ pour l'Europe Occidentale, est incomplet, comme tant d'autres... Mais il l'est doublement: la production, en effet, concevait l'oeuvre comme une fresque en deux parties, visant à montrer l'histoire de la Franc-Maçonnerie! Probablement pas pour en dire du bien... Mais peu intéressé par la thématique même, Starewitch y a trouvé des épices secrètes qui ont précipité son renvoi de la deuxième partie!
On y conte donc les aventures étonnantes et diaboliques de Giuseppe Balsamo di Cagliostro, de son initiation à une confrérie d'alchimistes (je suppose que c'est ici qu'il fallait lire "Franc-Maçons") jusqu'à ses tentatives diaboliques de subvertir la douce jeunesse d'une famille de nobles un peu écervelés...
Bien sûr que c'est du grand n'importe quoi, mais ce n'est pas grave, je pense que Starewitch a très vite compris l'intérêt d'illustrer cette histoire en s'investissant à fond dans la mise en scène, et d'utiliser avec bonheur les effets spéciaux, son deuxième péché mignon avec l'animation... Et dès l'initiation, où il utilise surimpression, effets de montage, profondeur de champ, et diverses manipulations de l'image, toutes maîtrisées, le metteur en scène... s'amuse. Bien plus que Richard Oswald dans la poussive (et friponne) adaptation de 1929. Après, on ne va pas se mentir: comme on dit parfois, ce n'est pas Citizen Kane...