J'adore débusquer un incunable muet Britannique, ça me rappelle l'immense connerie qu'avait sorti Truffaut sur l'incompatibilité entre la Grande-Bretagne et le cinéma; une bêtise, assurément, démentie dès le départ par sa propre passion pour le cinéma d'Hitchcock, mais aussi par les cinémas de Michael Powell, et les films de David Lean ou Robert Hamer... Sans oublier évidemment le pionnier Hepworth, qui dès 1905 avait beaucoup oeuvré pour un cinéma narratif. Ce film, une comédie simple mais efficace, est justement une production Hepworth:
deux adolescentes incorrigibles se font signifier qu'elles n'auront pas droit de se rendre à une fête... Elles improvisent les pires exactions possibles et imaginables dans la maison, pour résoudre la frustration, et s'amusent comme des folles. Pas leur entourage, en revanche...
C'est donc la description méthodique, point par point, de la vengeance tranquille et assumée de deux adolescentes terrifiantes par l'inventivité qu'elles manifestent à emm... le monde; d'une sorte de fuite en avant, à froid, de deux casse-cous, des jeunes filles qui mettent tellement d'énergie à accomplir leur dessein qu'elles font quand même un petit peu peur... Y compris quand, au final, la maisonnée intervient pour demander grâce et qu'elles se posent en petites filles modèles, sagement occupées à jouer du piano.