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25 février 2023 6 25 /02 /février /2023 12:12

1918, Londres: une jeune chorus girl Américaine, Myra (Mae Clarke), qui a perdu son travail, rencontre sur le Waterloo Bridge un soldat Américain engagé au côtés du Canada en permission, Roy (Douglass Montgomery). Les deux tombent amoureux l'un de l'autre, alors que Myra ramène le jeune homme chez elle, et que Roy ne se rend pas compte qu'elle se prostitue. Il va aller jusqu'à la présenter à sa famille...

Je suppose que le jeu sur la nationalité des protagonistes a été une nécessité, pour une production située à Londres, mais entièrement tournée à Hollywood dans les studios de Universal. C'est frappant, de constater qu'un studio comme celui-ci, ait pu se lancer dans un tel pari, d'une part parce la pièce adaptée était hautement scandaleuse, mais surtout elle n'avait pas eu de réel succès. Mais Carl Laemmle Jr, le petit génie qui faisait de plus en pus la pluie et le beau temps à Universal, faisait justement ce genre de pari, et il avait été frappé de l'intelligence de la mise en scène de Journey's end, la première réalisation de James Whale, qu'il avait aussitôt engagé. 

Et c'est justement ce qui fait le prix et l'intérêt d'un film qui aurait pu être qu'une romance sentimentale tragique de plus ou de moins. Les acteurs n'avaient pas de génie particulier, mais ils sont impeccablement dirigés; et le travail de caméra ici, qui doit s'accommoder d'un scénario qui cantonne souvent les personnages et l'intrigue à l'unité de lieu et de temps, est absolument magistral: Whale et Arthur Edeson ont en effet adopté des prises de vues très mobiles, qui se manifestent aussi bien en extérieurs (le pont de Waterloo), que dans le théâtre au début (cette caméra qui se promène sur la scène d'un musical, cherchant Myra au début) que dans l'appartement, avec de soudains travellings sur des objets significatifs.

La dette du cinéaste (qu'il rappellera jusqu'à la fin de ses jours) envers le cinéma Allemand muet, Murnau en tête, est immense, et on comprend qu'à la suite de ce film il soit apparu comme le meilleur choix du studio pour tourner Frankenstein...

 

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Published by François Massarelli - dans James Whale Pre-code Première guerre mondiale