A Florence, avant la renaissance, une courtisane (Marga Von Kierska) subjugue les uns par sa beauté, et pousse les autres à s'interoger sur sa moralité, à commencer par le gouveneur local, sous l'influence de l'église. ...Ce qui ne l'empêche pas, enhardi par la sensualité de la dame, de tenter sa chance. Mais comme elle refuse, il est décidé qu'elle a une âme impure, et on vient pour l'arrêter. Amoureux, Lorenzo, le fils de Cesare le gouverneur, tue ce dernier. Désormais il va diriger la ville tout en vivant ses amours avec Julia la courtisane...
Celle-ci continue à subjuguer tous les hommes, jusqu'à un ermite local, Medardus. Ce dernier tente de montrer à Julia le poids de son péché, mais tombe fou amoureux à son tour, et comme ça devient clairement l'habitude, il tue Lorenzo...
Sombre, profondément ironique, le film n'en est pas moins mécanique. Il a le redoutable privilège d'être tiré d'une nouvelle d'Edgar Allan Poe, The mask of the read death, et en prime basé sur un script de Fritz Lang... Rippert, le metteur en scène, est ancré profondément dans le style ampoulé et pondéral du cinéma Allemand des années 10, comme en témoigne une tendance à privilégier les longs plans d'ensemble, perdant à mon sens plus d'une occasion de cadrer sur les turpitudes (bien tièdes, le nombre de fois qu'un intertitre nous annonce que la ville sombre dans la luxure, pour ensuite qu'on nous montre des jeunes gens en train de se courir après en levant les bras au ciel, une coup de vin à la main...)... Il semble qu'une des missions confiées au metteur en scène a été de bien cadrer les décors, il est vrai assez impressionnants.
Ce film aurait-il bénéficié d'un tel effort de restauration s'il n'avait été incidemment scénarisé par Fritz Lang? J'en doute. cela dit, on retrouve, plus ou moins dans tout le film, sa patte, depuis la noirceur globale, jusqu'aux souterrains par lesquels Medardus s'échappe de la ville en voie de destruction complète par l'effet du châtiment divin de la peste, mais aussi par la cohabitation étrang entre un monde tangible, et l'inquiétant monde des esprits. Mais... et si Fritz Lang avait tourné le film lui-même?
...Disons qu'il ne faut peut-être pas s'emballer trop vite, j'ai vu Hara Kiri et Les Araignées, tournés cette même année 1919.