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4 juin 2023 7 04 /06 /juin /2023 09:45

L'itinéraire de Madame du Barry, petite couturière montée en grade, de canapé en lit, jusqu'à devenir la favorite de Louis XV... Commencé dans le cadre plaisant et tranquille d'une maison de couture, cela finira sur l'échafaud, en 1792...

Pola Negri est la vedette incontestée d'un film où Lubitsch, rompu à la comédie mais pas seulement, emploie une troupe de gens qu'on a déjà vus et qu'on reverra: Emil Jannings est un Louis XV formidable, Henny Porten interprète une courtisane jalouse, et on verra aussi Harry Liedtke, Victor Janson, ou Reinhold Schünzel. Le film est long, imposant même et on sent bien que le but de la production était de montrer, alors que le pays est en pleine débâcle, la puissance du cinéma Allemand, intronisant de fait Lubitsch à sa tête. 

C'est vrai qu'il est étonnant de voir ce film quand on est habitué au style volontiers excentrique de ses comédie, mais aussi de ses drames (Die Weib der Pharao). A la lenteur majestueuse souvent préférée par les metteurs en scène Allemands, Lubitsch choisit de préférer le rythme de ses comédies, laissant ses acteurs et son intrigue opérer la mutation vers le drame. Il en résulte un film qui acquiert une puissance phénoménale, et qu'on pourra justement rapprocher de Ann Boleyn, tourné avec Henny Porten et Lubitsch l'année suivante.

En choisissant de raconter l'histoire par l'anecdote, et de montrer le pouvoir par celle qui en profite pour s'élever (en n'étant jamais très regardante pour les méthodes), Lubitsch modernise le film historique, et imprime une bonne fois pour toute sa marque sur le cinéma, faite de petites vignettes, d'un sens de l'observation et du détail, et inévitablement compte tenu du sujet, d'une coquinerie assumée! Et le film, qui fut accompli à grand renfort de publicité, a pu installer définitivement le metteur en scène au sommet. 

Et ses deux principaux interprètes, quin'avaient aucun problème à jouer dans un registre propice au mélange des genres, n'ont pas été pour rien dans cette invention de ce qu'on appellera plus tard la "Lubitsch touch".

 

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Published by François Massarelli - dans Ernst Lubitsch Muet 1919