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  • : Quelques articles et réflexions sur le cinéma, et sur d'autres choses lorsque le temps et l'envie le permettront...
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2 septembre 2023 6 02 /09 /septembre /2023 18:04

1953... Staline (Adrian McLoughlin) reçoit ses "copains", qui passent ensemble une soirée comme il les aime... A boire, raconter des horreurs, et il se régale de la façon dont ils sont tous plus obséquieux les unes que les autres: Krouchtchev (Steve Buscemi) qui raconte des histoires drôles douteuses les unes à la suite des autres, Malenkow (Jeffrey Tambor) qui le flatte, Molotov (Michael Palin) qui raconte de glorieux souvenirs tout aussi flatteurs, et Béria (Simon Russell Beale) qui tient une comptabilité des massacres, d'autant qu'il est au même moment en train d'en superviser un ou deux. Molotov lui-même ne sait pas qu'il est condamné à plus ou moins brève échéance... Pendant ce temps, un concert radiophonique a lieu, et les responsables de la radio doivent retenir le public et les musiciens pour rejouer: Staline veut une copie de l'enregistrement... et personne n'a enregistré. Mécontente, la soliste, une pianiste (Olga Kurylenko) glisera dans la pochette du disque qui sera gravé à cette occasion un petit mot haineux et bien senti à l'intention du dictateur.

...Et quand il le lira il rira, puis il tombera, victime d'un AVC.

Sur le corps encore chaud car pas tout à fait refroidi de Joseph Staline, ses "camarades" vont interpréter une drôle de danse, faite de coups-bas, de traîtrises, de manipulation et tous vont afficher le même but: devenir le chef, tout en faisant le maximum pour ne pas trop être assimilé à ce dont on devine que ce sera un héritage très encombrant...

C'est une bande dessinée française, à l'origine, due à la plume de Fabien Nury et au pinceau de Thierry Robin. L'idée est bien sûr de voir ce qui se passe au moment o ù l'un des événements les plus importants du XXe siècle se déroule, et comment va réagir et agir l'intelligientsia d'un pays dictatorial, tous ces gens qui sont intimement persuadés que staline était un boucher, mais dont certains ont devancé l'appel (Béria en particulier) de manière à rendre la boucherie aussi efficace que possible...

Le film concentre en quelques jours l'accident, le décès et les deux mois qui ont suivi... Le fait de rendre compte de l'histoire à travers la comédie (et bien sûr celle-ci est particulièrement grinçante) aura rarement été aussi efficace que dans ce film, où on voit le mécanisme de la dictature survivre à un salopard particulièrement nuisible comme Staline, car d'une part le pli est pris (Molotov, le cerveau lavé jusqu'au fanatisme, qui ne peut pas s'empêcher de charger après coup son épouse qui a été "purgée"), et d'autre part il est impossiboe de faire triompher la vérité de crimes dans lesquels TOUS ont pris une part...

Mais le ton féroce est du plus haut réjouissant quand non seulement les "prétendants" historiques se retrouvent et se trahissent les uns les autres, mais en plus on va découvrir un certain nombre de dingos, qui sont tous historiques: le général Zhoukov (Jason Isaacs), héros de la seconde guerre mondiale qui faisait un peu trop d'ombre et qui été limogé, avant de revenir à l'occasion du deuil, les deux enfants de Staline, Svetlana (Andrea Riseborough) et Vassili (Rupert Friend) Dougachvili, qui sont à des degrés divers emreints d ela folie furieuse familiale... Le plus réussi est Vassili qui se lance dans un délire complotiste hilarant.

Et c'est là qu'on ne peut s'empêcher, car on est en 2023, de penser à une autre époque, à un autre dirigeant, à une autre famille privilégiée... a l'heure où on fait les comptes de l'assaut du Capitole, les paraboles politiques corrosives ne sont-elles pas les bienvenues?

...Oh que si!

 

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Published by François Massarelli - dans Comédie Иосиф Сталин