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  • : Allen John's attic
  • : Quelques articles et réflexions sur le cinéma, et sur d'autres choses lorsque le temps et l'envie le permettront...
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30 novembre 2024 6 30 /11 /novembre /2024 08:54

Hilda Jenson travaille dans la petite épicerie d'un quartier populaire, où elle reçoit souvent la visite du caïd du quartier, Spike Mullins. Celui-ci, un boxeur terriblement imbu de lui-même, ne la remarque pas... Celui qui la remarque en revanche, c'est Jerry, un assistant chez le tailleur d'en face de l'épicerie. A l'occasion d'un bal, il l'invite et lui fournit même des vêtements de sa boutique. Lors de la danse, elle est enfin remarquée par Spike, qui décide d'en faire sa petite amie... de force. Jerry désapprouve, mais Spike le tient à distance par la menace... Et Hilda, revenue de ses sentiments, est touchée par l'opposition de Jerry, mais agacée par son incapacité à se défendre. Jerry va donc apprendre à boxer. Mais Hilda va l'aiderd'une façon spectaculaire...

Le cinquième long métrage de Capra, et le deuxième pour la petite compagnie Columbia (Après That certain thing), c'est aussi sa première vraie comdie pour le studio. Et déjà, on y voit quelque chose qui surpasse radicalement les capacités affichées d'une petite entreprise qui ne s'était pas illustrée vraiment, jusqu'à présent... Mais qui avait sans doute rouvé son champion. Et celui-ci avait trouvé son univers, c'est indéniable...

J'ai bien dit que c'est une comédie: c'est l'un des traits les plus "Capraesques" du film, que de développer de la comédie sur une intrigue de mélo, à moins d'ailleurs que ce ne soit le contraire! Et cette histoire lui permet de laisser libre cours à un de ses péchés mignons, la peinture, pour l'instant discrète, d'un milieu éminemment populaire, entre le snack où on mange des sandwiches douteux, la petite boutique du tailleur (Katz, qui est une caricature d'immigré Juif comme on n'en ferait plus, ni exempte de clichés agaçants, ni surtout vile: le metteur en scène aime ce personnage et lui donne presque le dernier mot), un décor de rue particulièrement sommaire, et l'ambiance joyeusement bordélique d'un match de boxe! 

Il n'oublie pas non plus de donner à ses deux héros cette ambiguité, entre la faiblesse (les deux sont bien mal partis dans la vie au tout départ), la gaucherie du héros comique (il transpose les habitudes prises auprès de Harry Langdon lors de leurs films communs), et une force acquise au fur et à mesure de la découverte de leur amour. On pioche ici aussi dans le conte de fée (le tailleur sert de bonne fée, qui laisse Jerry fournir des vêtements de princesse à Hilda, qui la transfigurent)... 

Le rythme est énergique, et le jeu soutenu. Certes, Johnnie Walker en fait des tonnes dans le rôle de Mullins, mais son fier-à-bras totalement désinhibé est un intéressant méchant de cinéma, à commencer par le fait qu'il n'est sans doute pas totalement méchant, il a juste besoin d'une bonne correction! 

Reste à raffiner la formule et l'univers, et à choisir: ici, entre Shirley Mason (déjà aguerrie, elle est une actrice de cinéma depuis 1910, autant dire le déluge à cette époque) et le jeune William Collier, Capra a du mal à choisir. L'actrice la plus connue est la star en titre, et son personnage nous est convenablement développé... Mais Capra aura toujours tendance à donner plus de voix à ses protagonistes masculins.

 

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Published by François Massarelli - dans 1928 ** Muet Frank Capra