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21 janvier 2011 5 21 /01 /janvier /2011 18:15

Romeo Bosetti, c'est l'un des noms qui reviennent souvent lorsqu'on parle des burlesques Français des tous débuts du cinéma. Chez Gaumont, le monsieur a créé un style propre, fait d'une excentricité contrôlée, précurseur du surréalisme, jouant plus sur la notion de décalage que sur le chaos, contrairement à un Jean Durand dont la troupe de comédiens-acrobates avait pour mission de faire régner l'anarchie dès le début d'un film. Les situations de Bosetti ont besoin d'un point de départ, mais celui-ci n'a rien d'humain: trois des quatre comédies dont il va être question répondent à ce schéma, ainsi que la cinquième, anonyme aujourd'hui, mais d'un style qu'on peut attribuer à Romeo Bosetti.

 

Expressions photographiques (1906) est une fantaisie basée sur un principe simple: trouver dans la vie amoureuse des équivalents de ce qu'on fait en photographie, et donc bien sur en matière de cinématographie. La prise d'un cliché, ou l'histoire d'un couple, placés sur le même plan, une idée poétique de Louis Feuillade, qui donne un film court et plaisant.

 

Anonyme, donc, L'homme aimanté (1907) raconte comment un monsieur (redingote surranée, haut-de-forme, canne, il est identifié comme un bourgeois) lassé de devoir se faira attaquer par les "apaches" de Paris, se fait confectionner une cottede mailles, qui lui est livrée hélas après avoir été aimantée. Bien sur, il ne peut faire un pas sans attirer tous les objets métalliques des environs. Atypique, ce film a une exposition bien longue, et ne laisse libre cours à son joyeux délire que lors des deux dernières minutes. Néanmoins, on est dans un style de comédie qui ne cède pas à l'hystérie collective, ce qui est au moins un point positif dans une industrie comique portée sur l'excès.

 

La course aux potirons, de 1908, est basée sur les films-poursuites qui étaient légion en particulier chez Pathé. ici, es potirons s'échappent d'une carriole dans une rue en pente (ce qui ne les empêchera pas de remoter d'autres rues, nin de grimper sur les toits, suivis par un certain nombre de gens, et accessoirement un âne. une visite particulièrement surréaliste de Ménilmontant!

 

Calino bureaucrate (1909) est un film très court avec Clément Mégé, dit calino, qui tournant souvent avec jean Durand. Ici, il est en retard, et doit traverser les rues de Paris, remplies d'authentiques Parisiens un brin médusés, pour se rendre à son travail. Il orend le temps en chemin de se livrer à des excentricités variées, mais heureusement le film ne dure que deux minutes: Sennett en aurait probablement tiré deux bobines entières. Tel quel, il est parfait!

 

Enfin, L'agent a le bras long (1909) est à prendre au pied de la lettre: qu'il s'agisse de rendre service ou d'attraper les voleurs, l'agent de police qui est le héros de ce film est doté d'un impressionnant bras téléscopique. Honnêtement, on n'est ici pas loin des délires graphiques de Terry Gilliam dans ses dessins animés réalisés pour les Monty Python; ce petit film a un charme fou, une certaine vitalité, et pousse sa logique délirante jusqu'au bout.

 

Encore un effort, chez Gaumont, pour consacrer un DVD à Bosetti dans un coffret "Cinéma Premier, volume 3"? On peut toujours rêver...

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Published by François Massarelli - dans Muet