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12 juin 2023 1 12 /06 /juin /2023 07:58

Premier film un tant soit peu ambitieux de Léonce Perret, Molière est adapté d'un scénario d'Abel Gance, qui interprète le grand homme dans sa jeunesse. On est encore beaucoup dans un cinéma de tableaux, avec un plan pour chaque scène, sans qu'il faille parler de plans-séquences.

Néanmoins, le film, par ailleurs très académique, est notable pour un certain nombre de choses, notamment la façon dont Perret donne de la vie en demandant à ses acteurs un jeu enjoué, parfois truculent. Son sens de l'espace apparait dans deux plans situés au début de la vie de bohême de Molière: la troupe va tranquillement son chemin, marchant de façon presque guillerette, puis on voit les mêmes gravir une pente raide, sous la brume, avec difficultés; deux plans qui disent en peu de temps tout ce qu'on peut dire sur les bons et les mauvais moments de la vie de théâtre.

Perret utilise aussi, une fois dans ce film, une multiplicité de points de vue au moment de la mort de Molière, dans un théâtre comme il se doit. Il filme d'abord de coté, captant aussi bien la performance que la public, et s'autorise deux autres angles, se rapprochant de Molière, pour nous le montrer surmontant sa souffrance et faisant son travail jusqu'au bout.

Pour le reste, c'est une vignette, résolue en 20 minutes, dans laquelle seuls comptent les moments-clé (si on fait exception bien sûr des deux séquences qui montrent la troupe en voyage): naissance de la vocation, présentation à la cour, et bien sûr la fatale représentation du Malade imaginaire.

 

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Published by François Massarelli - dans Muet Léonce Perret Abel Gance