Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Présentation

  • : Allen John's attic
  • : Quelques articles et réflexions sur le cinéma, et sur d'autres choses lorsque le temps et l'envie le permettront...
  • Contact

Recherche

Catégories

14 août 2018 2 14 /08 /août /2018 17:55

 

Un show en pleine dépression? Un show sur la dépression, plutôt!  Et pour le monter, les bonnes volontés sont les bienvenues. On suit les aventures de Carol, Trixie, Polly, et de leur voisin le mystérieux compositeur Brad, qui chante si bien mais se fait prier pour venir sur scène. Et lorsqu'il se laisse enfin faire, les ennuis commencent, puisque le jeune homme est l'héritier d'une puissante famille de financiers de l'est qui prennent assez mal son intronisation dans le milieu du show business...

Bien sur, il y a plus de chances de voir ce film rangé sous une bannière "Busby Berkeley" que Le Roy. Pourtant, tout en venant après deux films formidables également dus à la patte Berkeley, mais signés par Lloyd Bacon, en charge des scènes jouées (Footlight Parade et 42nd Street), cette comédie se prète assez bien à la comparaison avec les autres films majeurs de Le Roy. D'une part parce que contrairement aux deux films de Bacon qui obéissent à la même règle fondamentale (faisons un show, mettons des bâtons dans les roues du producteur, et attendons la fin pour lâcher les gros numéros de Busby berkeley), celui-ci tourne autour d'un prétexte de comédie plus traditionnel, et permet aux comédiennes et aux comédiens de développer une histoire pas entièrement dissoute dans le spectacle. Ensuite, en faisant intervenir Warren William et Guy Kibbee en hommes du monde qui tombents amoureux de deux showgirls, la vraie comédie de moeurs est plus encore de la partie. Et on retrouve la mise en scène discrète de Le Roy, son talent pour limiter le passage du temps en quelques mètres de pellicule, et son ton direct, quasi journalistique, à mille lieues du baroque des autres metteurs en scènes-artistes de la WB.

Quant à Berkeley, eh bien, ses scènes sont parfaitement intégrées, et vont encore plus loin que dans les films précédents, en particulier le grand final, Remember my forgotten man, qui prend le parti de montrer la crise et l'un de ses effets pervers de façon brutale et noire. Curieuse façon de terminer ce qui reste une vraie, une authentique "comédie" musicale, et décidément l'un des fleurons du genre. Et tant qu'à faire, rappel: il y a Joan Blondell et Warren William, et les petites manies de Berkeley en matière de numéros musicaux hallucinogènes. Donc c'est rigoureusement indispensable! Sans parler du fait que les films dans lesquels le jeune premier s'attelle à dépiauter les vêtements de sa petite amie avec un ouvre-boîte, ça ne court pas les rues...

 

Partager cet article
Repost0
Published by François Massarelli - dans Pre-code Musical Busby Berkeley Mervyn Le Roy Danse