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29 décembre 2011 4 29 /12 /décembre /2011 19:14

Le coffret définitif sur Lloyd, sorti en 2005 aux Etats-Unis, comptait surtout les longs métrages muets, tous en fait, et un certain nombre d'autres films. Le choix des courts métrages était dicté par la volonté de mettre en valeur le comédien, à travers ses meilleurs films. on peut bien sur considérer cela comme une cvertaine forme de révisionisme, mais le résultat en vait la chandelle. Retour donc sur les meilleurs courts de lloyd, dans un re-vision qui est une source constante de bonheur... Notons que d'autres films de Lloyd ont été édités, notamment chez Kino: on y reviendra, bien sur.

 

Ask father (Hal Roach, 1919) Avec Bebe Daniels, Lloyd réussissait à faire en 13 minutes des films d'une inventivité et d'une énergie très impressionnantes. Ici, il cherche à demander à un père la main de sa fille, et c'est on ne peut plus difficile.

 

Billy Blazes, esq. (Hal Roach, 1919)
Lloyd parodie les westerns avec beaucoup de bonheur, mais aussi avec un hors-la-loi digne de ce nom: le grand Noah Young. Petit film, mais on est à l'aube d'une grande carrière.

 

From hand to mouth (Alf Goulding, 1919)
Le troisième court métrage de deux bobines de Harold Lloyd possède un je ne sais quoi d'embarrassant... Je crois que le fait, d'une part, de voir notre personnage pauvre, et d'autre part qu'il y ait interaction avec une petite fille tout aussi démunie se rapproche trop dangereusement du territoire de Chaplin. C'est bien enlevé, rythmé, souvent drôle, très carré, mais la magie n'opère pas , comme si le comédien n'était pas dans son élément.

 

Haunted Spooks (Alf Goulding, 1920)
Tous les comédiens de l'époque du muet, sauf Chaplin, se sont amusés à un moment ou un autre, à jouer avec la comédie de maison hantée. Mais le meilleur, c'est ce film: Lloyd ne se contente pas d'imaginer une intrigue de fantômes, il y place ses personnages: un jeune homme est "engagé" pour être le mari d'une riche héritière, puisqu'il importe que celle-ci soit mariée pour toucher le pactole; toute la première bobine est entièrement consacrée aux déboires amoureux du jeune homme et ses tentatives pathétiques de suicide... On est loin du personnage conquérant généralement associé à l'acteur. La deuxième bobine montre les machinations menées par l'oncle de la jeune femme pour les éloigner de la maison familiale, et de l'héritage. Beaucoup de gags qui font mouche, dans une mise en scène très soignée. pourtant, lorsque le tournage de ce film était en cours, Lloyd a eu un accident très grave, qui l'a éloigné des plateaux pour plusieurs mois et a rendu sa main droite quasi invalide. Ca ne se remarque pas...

 

An eastern westerner (Hal Roach, 1920)
Une ènième parodie de western, cette fois avec Lloyd en garçon de l'Est qui débarque dans un cadre westernien, ou il n'a rien à faire. Très vite, il a maille à partir avec l'abominable Noah Young. Pas un chef d'oeuvre, mais un film qui remplit son office, et dans lequel Lloyd utilise à fond son gout pour le gag en trompe-l'oeil, probablement sa spécialité...

 

High and dizzy (Hal Roach, 1920)
Ce film est très important dans la carrière de Harold Lloyd. Non que ce soit le meilleur film, voire le meilleur court, non; mais l'idée de départ, de suivre la vie au jour le jour de deux jeunes hommes dans les années 20, dont l'un, médecin à lunettes, allait tomber amoureux, ne prédisposait pas ce film à devenir l'étincelle qui allait permettre à Lloyd de devenir cette image iconique de jeune homme bien sous tout rapport suspendu au vide... Et pourtant! dans la première bobine, on assiste à une salve de gags liés à la personnalité du jeune médecin, qui fait sa pub en se grimant et en jouant des "faux clients" sauvés par le docteur miracle... Une cliente arrive, amenée par son père: elle est somnanbule. dans la deuxième bobine, Lloyd et son meilleur copain doivent liquider tout les résultats d'une expérience de distillerie clandestine (N'oublions pas qu'on est en plein Volstead Act, donc fini l'alcool!); dans la soûlographie qui s'ensuit, Lloyd se retrouve face à la somnambule, au dessus du vide. Les réactions du public plus du tout amusés mais captivés par le danger ont persuadé Lloyd de retenter le truc dans un film de l'année suivante, Never weaken, puis de faire encore plus fort avec Safety last... L'histoire tient parfois à peu de choses...

 

Get out and get under (Hal Roach, 1920)
Lloyd joue ici avec un accessoire typiquement associé aux années 20: la voiture individuelle. les personnages joués par Lloyd ne sont pas passés à coté de l'opportunité et du progrès, ils les ont adoptés. Dans ce film, le jeune homme a pour adversaire une voiture, généralement récalcitrante, alors qu'il est pressé: sa vie sentimentale en dépend. Du cinéma classique, qui n'adopte pas la forme que ce type de films prendra chez Laurel & Hardy, plus destructeurs...

 

Number please? (Hal Roach, Fred Newmeyer, 1920) Un Lloyd prédisposé à la déprime rencontre dans un parc d'attraction une jeune femme hélas courtisée par un autre. Elle leur donne une épreuve afin de les départager, qui va les pousser à beaucoup de mouvements, tricheries, et même à quelques actes illégaux. La vitesse, le jusqu'au-boutisme, la débrouillardise de chaque instant... Tous ces éléments sont du pur Lloyd, pour le premier film co-réalisé par Fred Newmeyer, un réalisateur qui a l'oeil. Le film aurait du être le dernier film en deux bobines, l'acteur et son équipe se sentant pousser des ailes.

 

 I do (Hal Roach, 1921)

Comédie sur le quotidien, un style dans lequel Lloyd excellait, le film commence par le mariage des deux héros. Les 23 minutes qui suivent concernent l'enfer quotidien du jeune marié, qui doit se coltiner le petit cousin, un insupportable garnement, et une nuit d'horreur durant laquelle les deux jeunes mariés croient la maison cambriolée par un homme patibulaire interprété par Noah Young. Le manque d'unité est assez peu problématique, mais Lloyd retentera avec succès le mélange des genres dans un de ses chefs d'oeuvre, en 1924, le superbe Hot water. Sinon, le début n'est qu'un résumé, I do était à l'origine un moyen métrage, dont Lloyd a décidé de supprimer la première bobine, celle qui racontait la rencontre et la cour des deux tourtereaux...

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Published by François Massarelli - dans Harold Lloyd Muet Comédie