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27 juin 2011 1 27 /06 /juin /2011 17:03

Film exalté, ce cinquième long métrage de Kurosawa (si on omet le film collectif Ceux qui bâtissent l'avenir, 1946) est aussi le prmier de ses films d'après guerre dans lequel on peut voir le metteur en scène laisser libre cours à ses idéaux, d'une façon lyrique, dans un montage constamment inventif. c'ets aussi une grande rareté: un film de Kurosawa dont le héros est en fait une héroïne...

En 1933, Yukie, la fille d'un professur de l'université, regarde avec un mélange d'amusement et d'agacement l'étudiant Ryukichi Noge se lancer dans des diatribes d'extrême gauche. elle se définit à l'image de son père, comme plutôt modérée. En 1938, la donne a changé, le japon est devenu un pays dominé par les militaires, donc fasciste, et Yukie s'intéresse beaucoup à ce que devient Noge, sorti de prison grâce à l'obligeance d'un ami commun, et apparemment rangé. Mais elle devient sa femme, et se rend vite compte qu'il n'a pas changé; elle aprend ainsi très vite la douleur du sacrifice...

Quel beau film! Kurosawa, qui les a vécues, traite les années douloureuses dont il parle avec le même talent qu'il déploie lors de ses explorations du japon médiéval. enfin débarrassé de l'obligation de se conformer à un Nationalisme japonais dans lequel il ne se reconnaissait pas, il profite de l'air ambiant, furieusement à gauche, pour montrer les dégâts de la junte militaire sur les "forces vives" du japon. il compose avec la grande Setsuko Hara un portrait touchant et admirable de femme qui ne lâche rien de ses principes, et pousse la fidélité à on mari disparu jusqu'à braver les quolibets des gens qui l'accusent d'être une espionne, et aider les parents du disparu en mettant la main à la pâte, après avoir reçu une délicate éducation bourgeoise. Le montage est rythmé avec les images d'archives, qui permettent une fois de plus à la grande histoire de venir épauler la petite...

Le metteur en scène ne lâche rien de son lyrisme, en commençant son film avec lyrisme, montrant des étudiants qui prennent du bon temps en pleine nature; ce prologue se termine sur une série de coups de feux, la découverte d'un cadavre.. le paradis? Non, le Japon de 1933, nous répond Kurosawa qui a attendu ce moment pour commencer à baliser son film avec des dates. A la fin, Yukie est revenue sur les lieux de sa jeunesse, et lâche une larme, avant de rejoindre le village ou elle vit désormais; le film se termine sur un plan qui la voit courir pour s'installer sur un camion en partance, le tout en contrejour. superbe image, métaphore aussi bien que fin ouverte...

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Published by François Massarelli - dans Akira Kurosawa Criterion