Harry, un petit criminel vraiment minable (Robert Downey Jr) se retrouve embarqué à Los Angeles suite à un quiproquo difficile à avaler (en cherchant à échapper à un policier, il s'est réfugié dans une audition pour un rôle dans un film policier et sa sincérité hébétée lui a donné du génie!); il est prévu qu'il fasse une audition pour un rôle, et à ce titre se voit flanqué d'un détective privé, Perry (Val Kilmer) dans le but d'observer son travail. Et là, ils vont tous les deux mettre les pieds dans une affaire sordide qui implique Harmony (Michelle Monaghan), une ancienne petite amie de jeunesse d'Harry Lockhart dans l'Indiana, des sosies, des tueurs vraiment sadiques, des morts et tout un tas d'autres choses du même acabit.
Mais surtout, le tout est raconté d'une façon chaotique par Harry, un narrateur qui n'hésite pas à s'arrêter pour signaler au spectateur qu'il a oublié un détail important, ou donner de façon directe et très désarmante son avis sur ce qui se passe à l'écran. C'est adapté de façon très libre, on s'en doute, d'un roman policier intitulé Bodies are where you find them, de Brett Halliday, et les conventions du genre dans son versant le plus dur sont respectées: les morts s'empilent, les répliques fusent, et le monde ici représenté est un enfer.
Mais le décalage constant est apporté par les petites affaires de coeur, notamment celles de Harmony et Harry, leurs souvenirs gnan-gnan de l'Indiana, les digressions à n'en plus finir, les conversations de Harry et "gay" Perry au sujet de l'homosexualité militante de ce dernier, et la vie nocturne vaguement sordide de Los Angeles. Et puis c'est, on l'a compris, une comédie différente, dans laquelle même Abraham Lincoln et Elvis jouent un rôle: c'est dire! Bref, un film attachant et indispensable, précisément parce qu'il est drôle, futile, et léger...