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28 février 2011 1 28 /02 /février /2011 13:27

Bien qu'il ait été un metteur en scène important en Scandinavie, et ce dès les années 10, Holger-Madsen est aujourd'hui oublié, éclipsé par d'autres Danois à peu près contemporains. Bien sur, Dreyer et Christensen sont, à des degrés divers, des gens importants, dont l'oeuvre internationale est aujourd'hui, surtout concernant Dreyer, reconnue et célébrée à sa juste valeur. raison de plus pour s'intéresser à cet étrange film qui remet les pendules à l'heure: non, si on oublie Le voyage dans la lune et ses plagiats, Aelita n'est pas le premier film à présenter un voyage spatial vers une autre planète, et ce film bat le film soviétique de Jakob Protazanov de 6 bonnes années.

Avanti Planetaros, scientifique et aventurier avide de missions hallucinantes, désire aller sur Mars. Il n'a que peu de soutiens, et se fait moquer de lui par la communauté scientifique, mais va au bout de son projet, et réussit à assembler une équipe. Parti sur Mars, il s'y fait accueillir par un peuple plus avancé que les hommes, qui a enfin fait son deuil de la violence et de l'inégalité, et les hommes sont bouleversés, à tel point qu'ils vont aller porter la leçon sur notre bonne vieille planète...

Forcément, comme avec tous les films de science-fiction, la représentation du vaisseau et de tout ce qui s'y rapporte, des costumes aux masques, prête à sourire par le kitsch inconscient, mais tant pis, on a l'habitude de devoir s'adapter. Non, ce film au message ultra-pacifiste (A une époque durant laquelle, ne l'oublions pas, le Danemark était engagé dans la guerre aux côtés de l'Allemagne, dans une coalition des plus douteuses) et volontiers utopiste se suit sans déplaisir, par son coté gonflé, et une exaltation tempérée par une mise en scène très rigoureuse. Il y a juste ce qu'il faut de péripéties et d'enjeux pour que le spectateur qui acceptera de se laisser aller en profite pleinement. Du reste, le message est aussi assez caustique, surtout quand on voit les terriens sortir leur arme à la première occasion, et tuer un autochtone à coup de grenade, pour démontrer leurs petites habitudes... Non, c'est sur, le message est généreux, fort et suffisamment sincère pour mériter le respect.

La ou le bât blesse, c'est dans l'insupportable soupçon d'antisémitisme (Qui ne serait pas très difficile à confirmer, tant ce genre d'idées boueuses était dans l'air à cette époque) qui flotte dans le fim à chaque apparition de l'insupportable professeur Dubius, qui ressemble un peu trop à la caricature d'Israelite que les nazis se feront un plaisir de répandre quelques décennies plus tard, et comme par hasard, c'est lui qui doit prendre en charge les doutes, les railleries et l'opposition de la communauté scientifique à l'égard de la famille Planètaros, retranchée derrière son portrait si propre de Christophe Colomb. Trop, c'est trop...

https://www.stumfilm.dk/en/stumfilm/streaming/film/himmelskibet

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Published by François Massarelli - dans Muet Science-fiction 1918 Holger-Madsen DFI