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30 mars 2011 3 30 /03 /mars /2011 15:06

C'est rageant. On ne peut pas voir tous les classiques: ce film de Mauritz Stiller a une réputation formidable, et tous ceux qui en ont vu la version intégrale (Et qui sont tous morts aujourd'hui) en ont vanté la poésie, le souffle épique que pourtant cette version existante ne parvient pas à réétablir: il manque au moins trois bobines. Les films suédois du muet ont beaucoup souffert, sans doute plus encore que les films Français, et beaucoup de chefs d'oeuvre de Sjöström ou de Stiller nous sont parvenus dans des copies incomplètes... Heureusement, on a La charrette fantôme ou La saga de Gösta Berling à se mettre sous la dent, mais c'est quand même terriblement frustrant.

 

Ce film, réalisé peu après les grands succès de Stiller que sont Erotikon de 1920 (disponible lui en DVD, dans des copies complètes) et Le trésor d'Arne de 1919 (idem), et juste avant son grand oeuvre, le déja mentionné La saga de Gösta berling de 1924 (la encore, Kino est passé par là), est donc réduit à moins de cinquantes minutes, et son histoire, très ramassée, flirte ouvertment avec le mélodrame, mais un mélo intérieur: Gunnar Hede a grandi entre sa mère, terriblement matérialiste, et son père qui a essayé de lui insuffler un peu de la poésie familiale. Il souhaiterait jouer du violon de son grand-père, avec lequel il excelle, mais sa mère le pousse à reprendre les affaires familiales. il rencontre une jeune femme, une musicienne des rues, dont il tombe amoureux, mais la mère réagit très mal en voyant son fils jouer du violon avec une inconnue. Il part et va vivre seul, afin de se marier avec la jeune femme. Mais lors de l'acheminelent d'un troupeau de rennes, Gunnar est blessé, en pleine neige, et a des hallusicnations qui lui font perdre la raison. la jeune femme va utiliser la musique et son amour pour faire revenir le jeune homme à la réalité.

 

Sous ce script, se cache à nouveau un roman de Selma Lagerlof, l'auteur(e) la plus adaptée par le cinéma muet Suédois. Son histoire appelait un film flamboyant, frontal, aux images fougeuses, et cela tombe bien: c'est le forte de Mauritz Stiller. la séquence centrale du film, avec son troupeau de rennes en panique, et les glaces, vaut le voyage à elle seule. Sinon, l'auteur se charge de reprendre à son compte les trucages popularisés par sjöström sur La charette fantôme, avec deux passages de communication onirique entre les deux amants séparés par les kilomètres. Intrigants, mais on se rappelle du Trésor d'Arne, dans lequel Mary Johnson voyait en songe sa soeur morte qui lui indiquait ses meurtriers. Ici, c'est à nouveau cette actrice, habitée et impressionante, qui se retrouve au centre du film, et de l'amour de Gunnar Hedes, joué par Einar Hanson. Un film forcément superbe, dont on aimerait voir un jour une copie plus complète...

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Published by François Massarelli - dans Muet Mauritz Stiller 1923 Scandinavie