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  • : Allen John's attic
  • : Quelques articles et réflexions sur le cinéma, et sur d'autres choses lorsque le temps et l'envie le permettront...
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10 avril 2011 7 10 /04 /avril /2011 11:50

On connait mal l'oeuvre de King Vidor antérieure à The big parade. Ce dernier étant un classique, un film à l'aube d'une impressionnante carrière, on peut comprendre cette prépondérance. mais des copies de certains films plus anciens ont heureusement été retrouvées. Parmi les films ainsi redécouverts, on peut citer Bud's recruit, The jack-knife man, Peg o'my heart, ou le mélodrame Wild oranges qui préfigure beaucoup d'autres Vidor, et non des moindres. Love never dies est donc un autre de ces films des années de formation du grand metteur en scène, très précisément son huitième long métrage. Il a été produit par thomas Ince, et les copies disponibles ne sont pas complètes; il y a en particulier vers la fin des sautes de continuité qui sont assez embarrassantes...

 

John est un ingénieur dont l'avenir est sans doute tout tracé, mais sa mère est une prostituée, ce qui l'empêche d'avancer. Un jour, il rencontre Tilly, lui cache la vérité et se marie avec elle. Quand le père de Tilly apprend la vérité, il enlève sa fille. john croit que celle-ci l'a quitté, s'enfuit et se fait passer pour mort. Mais l'envie de revenir en arrière est trop forte...

 

On le voit, c'est du mélodrame patenté, et les invraismeblances et les coups de théâtres simplistes se succèdent à un certain rythme. le film a de la valeur, pourtant, au-delà de ses scories et de ses raccourcis incroyables (John! Ca alors! tu n'es donc pas mort dans le déraillement du train?? Viens donc prendre le thé à la maison!), par la façon dont Vidor oppose déjà à la succession d'évènements ahurissants des notations justes sur la sensibilité des personnages, comme ce moment durant lequel le héros rentre chez lui et ne trouve pas son épouse. Le vide de la maison est rendu par l'insert d'un chaton qui miaule ostensiblement, puis John s'effondre sur le lit, cherche sous l'oreiller de son épouse. il y trouve ce qui est probablement la chemise de nuit de la jeune femme, et la serre contre son coeur, intrusion intéressante d'une véritable sensualité. Le final du film voit Vidor filmer une poursuite sur l'eau, dans les rapides, avec chute d'eau et sauvetage in extremis, au plus près des corps, et le déraillement nocturne du train est lui aussi un beau moment du film, meilleur que celui de The road to yesterday de DeMille, en 1925... Oui, cette comparaison est franchement déloyale...

 

Vidor, en matière de mélo, fera évidemment mieux, en particulier dans Wild Oranges dans lequel il réduira le nombre de personnages et se reposera sur la tension érotique, et le suspense des situations. ci, c'est encore une commande honnête, mais terriblement conventionnelle.

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Published by François Massarelli - dans Muet King Vidor 1921 *